Canada's NDP

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5 juin 2020

Être mal à l’aise est un tremplin dans la lutte contre le racisme

Nous sommes arrivés à un point où le fait d'être mal à l'aise dans les discussions sur le racisme n'est plus une raison valable pour éviter le sujet. Nous avons passé trop de temps à nous inquiéter des sentiments des personnes qui "ne veulent pas en entendre parler". Nous avons passé trop de temps à être indifférent lorsque confronté à des commentaires racistes occasionnels, soient qu’ils passent inaperçues ou incontestés dans des conversations quotitiennes. Nous avons passé trop de temps à éviter le travail que nous avons à faire sur un certain nombre de fronts importants, mais nous devons nous engager à lutter contre le racisme dans la société et les effets persistants du colonialisme au Canada afin d'apporter des changements.

Une critique bien connue au sujet du Premier ministre est qu'il utilise de jolis mots pour atténuer les préoccupations gens, sans actions concrètes qui suivent. D'une certaine manière, cet arrangement confortable est ce que veulent les Canadiens, mais le temps d'agir est clairement venu pour nous. Alors que le plus grand feu métaphorique se déroule aux États-Unis, le Canada ne devrait pas obtenir un laissez-passer gratuit pour les travaux qui amélioreront les relations raciales et les résultats pour les populations marginalisées. Nous avons une histoire coloniale dont les effets négatifs se répercutent encore sur les populations indigènes. Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que ceux qui affligent le discours américain et il serait bon d'examiner qui nous sommes et non pas ce que nous aimons penser que nous sommes.

Le privilège est souvent remis en question dans ces arguments, mais il semble que le point difficile à faire valoir est que l'exercice ne consiste pas à retirer le privilège à ceux qui le détiennent, mais plutôt à l'étendre à ceux qui ne le détiennent pas. Si l'on considère les choses de cette manière, la notion devient moins menaçante.

Nous constatons que lorsque les gens invoquent la notion que toutes les vies comptent en réponse au sentiment que la vie des noirs compte, certains, consientment ou non, minimisent l'argument immédiat avec un adage facilement accepté qui étouffe l'appel à la justice sans reconnaître les circonstances. Pour mieux comprendre cette idée, la comparaison avec les camions de pompiers est pratique. Dans le sens où toutes les maisons comptent, le camion de pompiers ne s'occupe que du bâtiment qui est en feu. Les autres maisons dans la rue ne nécessitent pas d'attention particulière. Donc, oui, toutes les maisons sont importantes, mais celle qui est en feu mérite une attention immédiate. C'est un exemple de la façon dont les mots comptent, mais les actions comptent aussi et c'est là que les défis deviennent plus difficiles.

L'un des éléments les plus intéressants du débat actuel est le défi lancé à ceux qui se considèrent comme les alliés des groupes marginalisés. On leur demande de faire davantage pour s'opposer au racisme de manière plus audacieuse et de se demander s'ils sont de véritables alliés ou des spectateurs. Jagmeet Singh, le chef du NPD, a fait une observation perspicace cette semaine en relatant son expérience du racisme auquel il a été confronté dans son enfance alors que d'autres restaient là à regarder. Qu'ils aient regardé avec horreur ou non, il a estimé que leur manque d'action équivalait à un niveau d'acceptation de la façon dont il était traité.

Le racisme ne peut pas rester impuni, mais il n'est pas toujours nécessaire de le dénoncer. Le fait de remarquer de petites choses et de les signaler sur un ton de conversation informatif peut permettre de faire valoir un point de vue sans remettre en question la nature du personnage. Et nous pouvons comprendre qu'un exercice comme celui-ci ne vise pas à dénigrer le Canada, mais à améliorer le Canada de manière à permettre à un plus grand nombre de personnes de profiter des avantages de notre nation en fonction de leurs capacités, et non de la race, de la communauté ou des circonstances dans lesquelles elles sont nées. Nous avons entrepris un travail important ces dernières années avec des enquêtes sur les pensionnats autochtones et les femmes autochtones assassinées et disparues, mais nous avons aussi d'autres choses à faire. Il s'agira d'un processus inconfortable qui conduira à de meilleurs résultats et à une société plus forte, plus équitable et plus stable.