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14 décembre 2022

Il faut faire davantage pour mettre fin à la violence envers les femmes

Le 6 décembre de chaque année, les Canadiens se souviennent des 14 femmes qui ont perdu la vie lors du massacre de 1989 à l’École Polytechnique de Montréal. La tragédie de cette journée reste un appel clair pour les Canadiens à mettre fin à la violence envers les femmes et les filles. Elle a suscité la création de la Campagne du ruban blanc, fondée par l’ancien chef du NPD, Jack Layton, qui est depuis devenue un mouvement mondial.

Cependant, la violence sexiste reste un problème important au Canada. En moyenne, une femme est tuée par son partenaire intime tous les six jours. Près de 45 % des femmes au Canada ont subi une certaine forme de violence de la part d’un partenaire intime. La ligne canadienne d’aide aux femmes victimes d’agression, la Assaulted Women’s Helpline, a connu une augmentation significative du nombre d’appels, parfois le double pour une période donnée, au milieu de la pandémie. En ce qui concerne le taux de violence parmi les femmes et les filles autochtones, la situation est incroyablement sombre, puisqu’elles ont 12 fois plus de risques d’être assassinées ou portées disparues. De plus, les femmes autochtones représentent seulement 5 % de l’ensemble des femmes au Canada, mais 21 % des résidentes des refuges pour femmes battues.

Nous souhaitons tous que la violence à l’égard des femmes cesse, mais les cas manifestes de violence à l’égard des femmes continuent d’augmenter. Le cas récent de quatre femmes autochtones assassinées par un tueur en série présumé à Winnipeg a une fois de plus attiré l’attention non seulement sur le féminicide, mais aussi sur le traitement des cas des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. Alors que l’enquête se poursuit, une arrestation a été effectuée et des accusations ont été portées. Les enquêteurs ont publié les noms de trois des victimes sur la base des résultats d’analyse génétique. Bien qu'une partie du corps de l’une des victimes ait été retrouvée dans une benne à ordures, d'autres parties ont été trouvées dans un dépotoir local, et la police a croit que les corps des autres victimes s'y trouvent également. Cette affaire dresse un tableau sombre et illustre une fois de plus la nécessité de mieux prendre en considération le fait que les femmes sont souvent les cibles d’actes de violence. Elle renforce en outre la réalité selon laquelle les femmes autochtones sont touchées de manière disproportionnée.

Il ne suffit pas de partager notre préoccupation pour le sort des femmes et des filles maltraitées, nous devons répondre aux cas de violence par des actions concrètes. Mais par où commencer?

Il est absolument nécessaire de créer davantage d’espaces sûrs et de logements de transition pour les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre qui ont besoin d’un toit. Deux ans après la création d’un fonds de 724,1 millions de dollars destiné à aider les femmes et les filles autochtones confrontées à la violence fondée sur le sexe, la majeure partie de ce fonds reste inutilisée. Plus de la moitié des fonds a été allouée à la création de 38 nouveaux refuges pour femmes battues et de 50 maisons de transition, mais jusqu’à présent, selon les dernières mises à jour de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), en août de cette année, seuls cinq refuges d’urgence, six projets de logement de transition et un projet à usage mixte ont été financés.

La violence sexiste a également des composantes économiques. Les femmes sont plus susceptibles de rester dans des relations abusives si elles sont financièrement dépendantes de leur partenaire et l’écart de rémunération entre les genres reste un problème, les femmes gagnant actuellement 89 cents pour chaque dollar gagné par un homme. Par conséquent, si nous ne nous attaquons pas à la pauvreté des femmes et n’en faisons pas une priorité absolue, de nombreuses femmes continueront à rester dans des relations où la violence est présente au sein du foyer. Une façon de réduire l’exploitation financière est d’adopter un revenu de subsistance garanti. Il s’agit en fait d’une mesure réclamée par l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, car elle permettrait de s’assurer que l’instabilité économique joue un rôle beaucoup moins important dans la violence sexiste.

La violence sexiste n’est pas un problème auquel il est facile de mettre fin, étant donné sa complexité. Elle peut être physique, émotionnelle, économique, sexuelle, psychologique, et parfois même difficile à définir. Néanmoins, pour y remédier de manière appropriée, nous devons offrir aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQQIA suffisamment d’options. Le gouvernement fédéral peut faire beaucoup plus pour s’attaquer aux problèmes systémiques et contribuer à la sécurité des femmes.