Canada's NDP

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26 juin 2020

La fête du Canada est spéciale, quelles que soient les circonstances

Cette année, la fête du Canada sera certainement exceptionnelle. Compte tenu des limites imposées aux rassemblements, nous ne pourrons pas nous réunir comme d’habitude. De nombreuses activités typiques des célébrations communautaires, comme les concerts, les défilés, les barbecues et les feux d’artifice, seront remplacées par des festivités plus modestes et informelles. Compte tenu du nombre limité d’options disponibles, le contraste sera frappant, mais les Canadiens trouveront néanmoins de nombreuses manières de fêter l’événement de façon inoubliable.

Bien que certaines choses puissent paraître éternelles, la seule vraie constante est le changement. Le Canada aussi change sans arrêt, et le pays que nous célébrons aujourd’hui est très différent de celui qu’applaudissaient les gens à l’occasion de la première fête du Canada, en 1982. En effet, c’est cette année‑là que la fête du Dominion a été renommée en reconnaissance de nos nouvelles circonstances et de notre nouveau statut. Le Canada a énormément changé au fil de la centaine d’années où la fête du Dominion était célébrée. La Constitution ayant été rapatriée quelques mois plus tôt, il était logique de remplacer la fête du Dominion en 1982.

Depuis, les grandes célébrations sur la Colline du Parlement sont devenues une institution à part entière. Tout au long de la journée apparaissent sur la scène principale des artistes Canadien qui partagent leurs talents, ainsi que des sommités canadiennes pour entretenir la foule. Les célébrations culminent avec des feux d’artifice d’une ampleur sans pareil. L’événement est diffusé en direct à la radio et à la télévision, unissant le pays entier. Cette année, l’émission sera présentée en deux étapes, et se terminera par un feu d’artifice virtuel. Même si elle ne produira pas l’expérience sensorielle excitante d’un concert en direct et d’un véritable feu d’artifice, nous pourrons la regarder tout en sachant que nous tirons le meilleur d’une situation difficile.

À l’échelle locale, nous prévoyons beaucoup d’activité dans les rues sous la forme de barbecues et de réunions familiales. Comme les gens n’auront pas à se précipiter pour assister aux événements, ils auront le loisir de profiter de la journée à leur propre rythme. À certains égards, cela correspondra parfaitement aux circonstances.

Nos efforts visant à limiter les effets de la pandémie présentent certains avantages, notamment un rythme de vie dont rêvaient bien des gens, parfois sans même le savoir. Quand la vie ralentit, il est plus facile de prendre le temps de réfléchir aux choses importantes, et de profiter des petits plaisirs de la vie, ce qui peut être très enrichissant. On peut le voir entre autres dans le regain d’intérêt pour la cuisine et le tricot. Si la popularité de ces deux activités grandissait déjà depuis un certain temps, elle a explosé depuis la pandémie. De même, la maison faisant maintenant office de quartier général, les jardins n’ont jamais été aussi impeccablement entretenus. La vieille rengaine « Si seulement j’avais plus de temps » a perdu de son sens le temps d’un moment. En conséquence, beaucoup de gens se demandent si le rythme frénétique d’antan en vaut vraiment la peine.

Avant la pandémie, nous vivions dans un monde de gratification instantanée, tout en fermant les yeux sur les plus fâcheuses conséquences de nos comportements. Nous sacrifiions de plus en plus de mécanismes de protection environnementale et sociale sur l’autel de la croissance économique, entraînant beaucoup d’effets néfastes. Avec un peu de chance, nous saurons reconnaître et atténuer certaines de ces conséquences à mesure que nous nous réinventons et que nous relançons l’économie.

C’est d’ailleurs un des avantages de la fête du Canada. C’est une occasion pour nous d’évaluer les choses, et de voir où nous en sommes, comment nous sommes arrivés là, et surtout, où nous voulons aller. Tâchons de saisir l’occasion que présente ce moment déterminant dans l’histoire du Canada et du monde entier pour considérer notre avenir d’un œil plus critique, de façon à ce que le pays que nous construirons dans la foulée de la pandémie profite à un plus grand nombre de personnes. La convergence de la pandémie et des appels à la justice raciale constitue pour nous un moment de réflexion important; nous aurions également intérêt à nous demander jusqu’où nous voulons repousser les limites de ce que la nature peut tolérer. J’espère de tout cœur que c’est là le genre de discussions qui auront place le 1er juillet et dans les mois suivants.

Joyeuse fête du Canada!