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26 septembre 2024

La mise en œuvre de mesures concrètes pour éliminer la pauvreté devrait être une priorité

Il est impossible de ne pas être touché en voyant à quel point il est difficile de joindre les deux bouts ces jours-ci, surtout pour ceux qui sont déjà au bord du gouffre. L’inflation a augmenté considérablement les recours aux banques alimentaires, a poussé les locataires à quitter leur domicile et a nui à la capacité des Canadiens d’acheter des nécessités comme des médicaments d’ordonnance. Bien que ces pressions inflationnistes ne soient pas un problème unique au Canada, loin de là (bon nombre de nos plus proches partenaires commerciaux, comme le Royaume‑Uni et les États‑Unis, ont connu une inflation maximale plus élevée que la nôtre), nous devons les régler à notre façon.

J’ai eu du mal à écouter un reportage récent de CTV News au sujet d’un homme de 58 ans, Mike, de Sudbury, qui a intentionnellement omis son nom de famille et qui n’est pas apparu à la caméra en raison de la stigmatisation associée au fait d’être sans-abri. Mike a récemment été expulsé de sa maison, car son propriétaire l’a vendue. Aujourd’hui, il ne reçoit que 900 $ du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH), ayant perdu l’allocation de logement supplémentaire de 582 $ en raison de son expulsion. Il est désormais inscrit sur la liste des logements d’urgence de la ville, mais avec des studios qui coûtent plus de 1 000 $ par mois, il ne voit plus d’issue. Il souffre également de plusieurs problèmes médicaux, notamment une maladie cardiaque et des premiers stades de la maladie de Parkinson. L’histoire de Mike est tragique, mais ce n’est pas la seule.

C’est aussi une histoire qui prouve qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour mettre fin à la pauvreté. La précarité et le coût du logement, ainsi que l’accès limité aux prestations d’invalidité, semblent travailler de concert pour empirer la situation qui est déjà bien difficile. Quelles sont donc les options disponibles pour réduire la pauvreté à l’échelle nationale?

Une idée qui a gagné en popularité au fil des ans est celle d’un revenu de base garanti. La même fin de semaine où l’histoire de Mike a été diffusée sur CTV, une autre histoire, celle-ci de The Chronicle Herald de Halifax, a été présentée dans le cadre d’un forum organisé par la sénatrice Wanda Thomas Bernard, qui a discuté de sa conviction qu’un revenu de base garanti pourrait être utilisé pour éliminer la pauvreté. Un programme de revenu de base garanti a été proposé par des gens ayant des antécédents très différents, comme l’ancien sénateur progressiste-conservateur Hugh Segal et la députée néo-démocrate Leah Gazan. Le revenu de base garanti peut être un outil essentiel pour sortir des millions de personnes de la pauvreté, cependant, de nombreux défenseurs croient que des préjugés injustes contre les personnes vivant dans la pauvreté et un manque de volonté politique maintiennent l’idée à l’arrière-plan.

L’Ontario s’était penché sur un projet de revenu de base garanti avant qu’il ne soit annulé par le gouvernement conservateur de Doug Ford. La Province avait alors pu constater que le placement professionnel et la participation communautaire avaient augmenté, que la persévérance scolaire avait été améliorée et, peut-être plus important encore, que les résultats en matière de santé, particulièrement ceux touchant la santé mentale, étaient meilleurs. À l’heure actuelle, il existe deux projets de loi en examen, le projet de loi S-233 au Sénat et le projet de loi C-223 à la Chambre des communes, qui créeraient le cadre pour un revenu de base garanti suffisant.

Par ailleurs, des gens comme Mike, qui touchent des prestations du POSPH, communiquent avec mon bureau depuis des années en prévision de la fameuse Prestation canadienne pour les personnes handicapées (PCPH) du gouvernement. Le gouvernement fédéral affirmait que le programme sortirait des centaines de milliers de Canadiens handicapés de la pauvreté, mais lorsque le temps de financer est venu, on a appris qu’il ne verserait que 2 400 $ par année aux bénéficiaires (200 $ par mois). Ils ont retravaillé leur déclaration, disant que la PCPH « accroîtrait le bien-être financier de plus de 600 000 personnes en situation de handicap à faible revenu », et la ministre de la Diversité et de l’Inclusion et des Personnes en situation de handicap a indiqué que la PCPH ne ferait que placer 25 000 Canadiens au-dessus du seuil de la pauvreté. Le bon côté de la chose, c’est que la PCPH est établie et que, par conséquent, le modèle de financement est structuré de manière à fournir éventuellement aux personnes handicapées suffisamment d’argent pour les sortir de la pauvreté. Mais à l’instar d’un revenu de base garanti, la volonté politique doit exister pour y parvenir.

Nous devons être ouverts aux discussions sur la façon dont nous pouvons éliminer la pauvreté, et des programmes comme un revenu de base garanti ou la PCPH peuvent nous aider à y arriver. Il y aura toujours des questions sur la façon dont nous payons ces programmes. Il est donc important d’avoir ces discussions parce qu’elles aident à orienter les questions et nous apportent des réponses. Augmentons-nous les impôts des sociétés les plus rentables? Est-ce qu’on élimine les subventions aux combustibles fossiles pour les compagnies qui font des bénéfices records? Il y aura toujours une question sur le coût, mais l’inaction a aussi un coût, un coût qui est assumé par les personnes n’ayant pas les capacités de le payer.