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26 août 2024

La négociation collective entre le CP et le CPKC avec le syndicat des travailleurs ferroviaires doit être respectée

Après des mois de tentatives infructueuses de négociations collectives équitables, les travailleurs ferroviaires du syndicat Teamsters et de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) se trouvent dans une impasse absolue. Il s’agit d’une affaire extrêmement importante qui n’a pas reçu beaucoup d’attention de la part des médias et qui a de graves répercussions tant pour les travailleurs concernés que pour la chaîne d’approvisionnement. Alors, que se passe-t-il?

En mai, les membres de Teamsters Canada travaillant au CN et au CPKC ont voté en faveur de la grève. Ensuite, le ministre du Travail a demandé au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de déterminer si toute forme d’arrêt de travail dans les compagnies ferroviaires entraînerait des problèmes pour la sécurité publique. Les membres de Teamsters Canada ont tenu un second vote de grève en juin, après qu’aucun accord n’ait pu être conclu avec les compagnies. Les conducteurs, ingénieurs de locomotive et employés des gares de triage ont voté massivement à 99 % en faveur de la reconduite de la grève, avec un taux de participation de près de 90 %. La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) soutient que la programmation des équipes, les heures de travail et les dispositions sur la gestion de la fatigue avancées par les compagnies sont à l’origine du vote de grève. Le CCRI a indiqué que le CN et le CPKC ne seraient pas tenus de maintenir le service parce que leurs services ne sont pas considérés comme « essentiels » en vertu du Code canadien du travail.

Après cette importante décision, le CN et le CPKC ont décidé de mettre les travailleurs en lock-out à partir de 0 h 01 le 22 août, et ont demandé au gouvernement fédéral de déployer l’arbitrage exécutoire, dans l’espoir évident que le gouvernement intervienne dans l’intérêt des compagnies et qu’il fasse obstacle à un processus de négociation de convention collective raisonnable. Le CN et le CPKC ont fait valoir qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de mettre les travailleurs en lock-out, et prétendent que l’annonce vise à donner aux compagnies suffisamment de temps pour élaborer d’autres plans, mais compte tenu de leurs efforts pour tenter de faire intervenir le gouvernement, il semble qu’ils ne soient pas intéressés à négocier de bonne foi.

Dans un communiqué de presse faisant suite au deuxième vote de grève, Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) a déclaré que « le CN et le CPKC tentent d’imposer des changements à nos conventions collectives qui feraient reculer nos conditions de travail, en plus de miner la sécurité ferroviaire au pays ». Le directeur des affaires publiques de Teamsters Canada, Christopher Monette, a déclaré à la CBC que la menace de lock-out était « inattendue et inutilement conflictuelle “et qu’elle” ... représente une escalade inutile qui va à l’encontre des principes de négociation de bonne foi que le CN et le CPKC prétendent défendre ».

Leurs commentaires semblent assez justes au vu de la façon dont les deux compagnies ont agi. Bien qu’il soit compréhensible qu’elles retardent les négociations jusqu’à ce que le CCRI ait rendu sa décision, il semble que les compagnies ferroviaires ne soient pas intéressées à discuter avec Teamsters Canada, qui représente les 9 300 conducteurs, ingénieurs de locomotive et employés des gares de triage. En fait, les deux compagnies ont déjà commencé à mettre sous embargo certains produits dangereux en provenance des États-Unis et refusent de revenir à la table des négociations, en espérant que le syndicat se plie simplement à leurs exigences. Il ne s’agit pas d’une négociation de bonne foi!

Comme pour tout autre lieu de travail, les deux parties doivent s’asseoir à la table et négocier un contrat équitable. Il est clair que le travail sur les chemins de fer est difficile, qu’il exige de longues heures de travail et que la sécurité doit être au premier plan de toute négociation. Ce qui est clair, c’est que cela ne nécessite pas d’intervention directe du gouvernement fédéral, et que l’arbitrage exécutoire ne devrait être nécessaire que s’il est impossible d’arriver à des compromis. Des médiateurs fédéraux sont déjà impliqués. Il n’y a jamais eu de raison empêchant ces compagnies de travailler à un accord équitable et sûr pour les travailleurs ferroviaires.

L’année dernière, le CN a réalisé un bénéfice brut annuel de 9,24 milliards de dollars. Quant au CPKC, il a engrangé 12,5 milliards de dollars. Il est difficile de comprendre comment les arguments en faveur d’un lieu de travail plus sûr doivent être soumis à un arbitrage exécutoire, alors que les compagnies disposent manifestement des ressources financières nécessaires pour répondre aux préoccupations réelles des travailleurs en matière de sécurité.