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21 juillet 2022

La réunion des premiers ministres met en lumière le besoin criant de collaboration en santé

La semaine dernière, les premiers ministres provinciaux du Canada se sont réunis à Victoria dans le cadre de la rencontre annuelle du Conseil de la fédération. Bien que cette rencontre annuelle puisse souvent s’avérer litigieuse, les premiers ministres des provinces et des territoires canadiens ont formé un front commun sur un sujet en particulier : le besoin d’augmenter les transferts relatifs à la santé pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre, aux temps d’attente, à l’épuisement professionnel, au report des chirurgies, ainsi qu’à d’autres défis majeurs auxquels le système de santé est confronté dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Ils ont livré un message simple et unifié allant au-delà des clivages politiques et nationaux : le gouvernement fédéral doit augmenter sa contribution au financement des soins de santé en la faisant passer de 22 à 35 %, afin de relever ces défis.

Voilà des mois que les premiers ministres tentent en vain d’organiser une rencontre avec le gouvernement fédéral pour discuter des transferts relatifs à la santé. Ils ont invité le premier ministre canadien à se joindre à eux pour négocier une entente de financement durable des soins de santé, mais celui-ci n’a pas acquiescé à cette demande claire.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, qui a présidé la rencontre du Conseil de la fédération cette année, s’est montré assez incisif à propos du manque de participation du gouvernement fédéral : « Il y a 24 mois, notre collaboration était sans précédent. Le gouvernement fédéral s’impliquait activement et nous nous en réjouissions. Maintenant, huit mois plus tard, nous communiquons par l’entremise des médias. Qu’est-il advenu de toute cette attention? »

Il faut se rendre compte que le temps est venu de discuter de l’avenir des soins de santé au Canada. Compte tenu de l’ampleur des retards en chirurgie, des travailleurs de la santé qui se retrouvent en situation d’épuisement professionnel en raison de la prolongation de leurs quarts de travail et des pénuries de main-d’œuvre, des bureaux de médecins et des services d’urgences qui ferment leurs portes et de la tranche d’un Canadien sur sept qui n’a pas de médecin de famille, il s’avère crucial que les soins de santé comptent parmi les questions les plus pressantes que le gouvernement fédéral doit s’engager à régler. En outre, cette situation touche de façon disproportionnée les résidants des régions rurales, éloignées et nordiques. Pourtant, même les premiers ministres provinciaux qui parlent à l’unisson ne semblent pas réussir à convaincre le gouvernement fédéral de s’engager à contribuer à résoudre les problèmes qu’éprouve notre système universel de soins de santé.

Le gouvernement actuel a maintenu la réduction du Transfert canadien en matière de santé, imposée par l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper, et les préoccupations de l’heure à propos de l'avenir des soins de santé en est le résultat. Voilà pourquoi les néo-démocrates ont mis en avant diverses propositions pertinentes pouvant contribuer dès maintenant à remédier aux problèmes qui affligent les soins de santé. La responsabilité des soins de santé est partagée, et, peu importe les champs de compétence, tous les ordres de gouvernement doivent mettre la main à la pâte.

Il faut notamment augmenter le Transfert canadien en matière de santé, afin de procurer un financement stable à long terme aux provinces, comme les premiers ministres le demandent. Toutefois, le financement ne constitue qu’un des éléments qu’il faut améliorer dans le cadre de nos travaux intergouvernementaux. Nous avons également proposé de créer une agence nationale de coordination et de collecte de données sur les ressources humaines en santé, afin de contribuer à pallier la pénurie de main-d’œuvre dans les régions clés. En ce qui concerne la dotation, nous devons aussi tâcher d’accélérer la reconnaissance des titres de compétences étrangers pour permettre à ceux qui arrivent au Canada avec une formation médicale appropriée d’accéder plus rapidement au milieu, en plus de collaborer avec les provinces pour augmenter le nombre de places dans les écoles de médecine et de soins infirmiers pour faire en sorte de former un nombre suffisant de médecins et d’infirmiers/infirmières pour l’avenir. Il faut également investir dans les soins préventifs pour éviter que les Canadiens se retrouvent chez le médecin et aux services des urgences.

Nous comprenons que certaines de ces solutions relèvent du fédéral, d’autres, du provincial, et que quelques-unes nécessiteront la collaboration de ces deux ordres de gouvernement pour régler les détails. Certaines solutions peuvent être appliquées rapidement, alors que d’autres exigeront plus de temps. Il n’existe pas de solution rapide pour régler les problèmes de notre système de santé chancelant, mais il faut démontrer de la ténacité et travailler de part et d’autre des divers champs de compétence pour faire en sorte de prêter attention aux perspectives, qu’elles soient individuelles ou collectives, des dirigeants provinciaux et territoriaux. S’ils considèrent que le système de santé et le Transfert canadien en matière de santé représentent les problèmes les plus criants de leurs administrations respectives, le ministre fédéral de la Santé, la ministre fédérale des Finances et le premier ministre canadien ont l’obligation de collaborer avec leurs homologues pour trouver une solution. On ne réglera pas le problème en refusant de collaborer et en se chamaillant par l’entremise des médias.

La santé nous concerne tous. La pandémie a non seulement mis au jour des failles dans notre système, mais elle a aggravé la situation.