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18 août 2022

L’augmentation de la Sécurité de la Vieillesse (SV) laisse trop d’aînés sur le carreau

Le mois dernier, de nombreux aînés du pays ont reçu une augmentation de 10 % du montant qu’ils reçoivent de la SV, tandis que d’autres se sont demandé pourquoi ils ne l’ont pas reçue. En effet, le gouvernement fédéral a jugé bon d’augmenter le montant de la SV, mais seulement pour les personnes de 75 ans et plus, laissant les aînés de 65 à 74 ans hors de l’équation. Il s’agit d’une décision déconcertante qui crée un système à deux vitesses pour les aînés, basé non pas sur les besoins, mais sur un écart d’âge arbitraire.

L’ancien ministre des Aînés, qui a supervisé les changements apportés à la SV, a justifié l’augmentation en déclarant que c’était parce que « de nombreuses personnes âgées ont plus de difficultés à trouver un emploi pour compléter leur revenu. Peu d’aînés travaillent au-delà de 75 ans, (et) ils sont presque deux fois plus susceptibles d’être veufs, ce qui ajoute une pression financière supplémentaire. » Cet argument est bizarre. La présomption selon laquelle les aînés devraient être obligés d’envisager un emploi pour assurer leur revenu après l’âge de la retraite est ridicule. De nombreuses personnes souhaitent continuer à travailler après l’âge de 65 ans pour diverses raisons, mais le fait de compléter leurs revenus pour pouvoir joindre les deux bouts ne devrait pas en faire partie. Le travail à cet âge devrait être une option, pas une nécessité.

Les aînés, comme tous les Canadiens, subissent les répercussions d’une forte augmentation de l’inflation. Le coût des produits alimentaires a atteint des niveaux inconfortables. Le coût du logement, en particulier pour ceux qui louent, a augmenté de façon spectaculaire. Bien que la SV soit indexée pour suivre le coût de l’inflation en utilisant l’indice des prix à la consommation, ces augmentations ne permettent pas toujours aux bénéficiaires de la SV de suivre le rythme. En juin, le contrôleur de l’inflation du directeur parlementaire du budget a examiné ce phénomène et l’a décrit assez succinctement : « l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC) depuis le début de la pandémie a dépassé l’augmentation du paiement maximal de la SV (de 5,7 %), en raison du décalage dans l’indexation des paiements mensuels. Avec l’augmentation de l’inflation pendant la pandémie, les gains de pouvoir d’achat enregistrés au cours des deux années précédant la pandémie ont été érodés. »

Les aînés qui perçoivent la SV ne reçoivent pas assez pour couvrir l’inflation et, pire encore, ceux qui n’ont pas atteint 75 ans ne sont pas admissibles à l’augmentation de 10 % de la SV. De plus, bien que l’IPC soit un indicateur fiable des rajustements des habitudes de dépenses et des augmentations de prix dans la société en général, les aînés dépensent différemment, et nous avons des données de Statistique Canada pour le confirmer. Par exemple, ils dépensent moins de leur salaire pour le transport, moins pour les loisirs et les équipements sportifs, mais consacrent une plus grande partie de leur revenu à la nourriture, au logement et aux produits de santé et de soins personnels, comme les médicaments. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté plus rapidement que de nombreux autres articles, Statistique Canada ayant noté une hausse de 9,7 % d’une année sur l’autre en mai. Le coût moyen du loyer d’un appartement d’une chambre à coucher a augmenté de 13,7 % cette année. Ainsi, si l’inflation frappe tout le monde, les aînés sont particulièrement touchés, et ces augmentations ne sont pas seulement ressenties par ceux qui ont plus de 75 ans.

Ce n’est pas la première fois que les récentes politiques gouvernementales visant les aînés font des ravages. Depuis son annonce, cette idée erronée de créer un régime à deux vitesses pour les aînés de la SV a été condamnée par les principales organisations d’aînés telles que l’Association canadienne des personnes retraitées, l’Association nationale des retraités fédéraux et le Réseau FADOQ. Lorsque les aînés qui recevaient le Supplément de revenu garanti (SRG) ont commencé à remarquer que les fonds étaient récupérés parce qu’ils recevaient des soutiens en cas de pandémie, les libéraux ont été forcés d’admettre leur erreur de léser les aînés de 742,1 millions de dollars et ont fourni un paiement unique versé à plus de 183 000 aînés vivant dans la pauvreté.

Il est manifestement nécessaire d’envisager la mise sur pied d’une commission consultative sur les pensions qui se concentrerait sur l’élaboration d’un plan à long terme pour améliorer la SV, stimuler le SRG et renforcer le Régime de pensions du Canada afin que le gouvernement n’ait pas à créer une approche fragmentaire lorsque les aînés commenceront à ressentir les effets de l’inflation.

Nous devons mettre en place un système de retraite qui fonctionne pour les personnes qui ont passé leur vie à construire cette nation. Veiller à ce qu’ils ne finissent pas dans la pauvreté est littéralement le moins que nous puissions faire. Les coûts augmentant constamment, c’est maintenant qu’il faut agir.