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16 septembre 2022

Le décès de la Reine Elizabeth II marque la fin d’une époque

Le monde pleure le décès de la reine Elizabeth II à l’âge de 96 ans. Elle a régné sur le Royaume-Uni et le Commonwealth qui, au moment de son décès, comprenait 15 États souverains, dont le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pendant un total impressionnant de 70 ans. Son règne a été le plus long de l’histoire de la Grande-Bretagne et du Commonwealth, et le deuxième plus long de l’histoire, derrière le roi Louis XIV, qui a régné sur la France pendant 72 ans. Elle a été couronnée après le décès de son père, le roi George VI, en 1952. Son mari, le prince Phillip, et sa belle-fille, Diana, princesse de Galles, sont décédés avant elle.

Le règne de la reine Elizabeth II a été marqué par des changements importants dans le monde entier tout au long du XXe et du début du XXIe siècle. Elle a été chef d’État lors d’événements majeurs au Royaume-Uni et dans le Commonwealth, notamment la décolonisation de l’Afrique et des Caraïbes dans les années 1960 et 1970, la crise du canal de Suez, la grève des mineurs de charbon au Royaume-Uni, les guerres des Malouines, du Golfe, de Bosnie et du Kosovo, ainsi que le Brexit, pour ne nommer que ceux-là.

La reine Elizabeth était généralement aimée par de nombreux Canadiens, et son amour pour notre pays était évident. Lors de sa première visite officielle, en 1951, avant son accession au trône, elle a décrit le Canada de la façon suivante : « Je suis convaincue que nulle part ailleurs se trouve une terre aussi débordante d’espoir, de joie et de personnes généreuses, bonnes et loyales. Elles nous ont insufflé leur amour pour leur pays et son peuple, amour qui ne s’éteindra jamais et nous attirera toujours. » Son amour du Canada ne s’est jamais amenuisé et le Canada est le pays du Commonwealth qu’elle a visité le plus souvent, avec 22 visites officielles.

Bien qu’elle, et par procuration la Couronne, aient été officiellement neutres sur le plan politique, et qu’il était dans la tradition royale de ne pas se prononcer sur les questions nationales, elle a parfois laissé transparaître ses pensées. Par exemple, elle était en visite au Canada en 1990 pour une visite officielle pendant les discussions entourant l’Accord du lac Meech. À ce moment, elle s’est dite préoccupée par la perspective que le Québec quitte le Canada : « Je ne suis pas seulement une “amie des beaux jours”, et je suis heureuse d’être ici en cette période sensible. [...] L’unité des Canadiens et leur volonté de vivre ensemble seront mises à l’épreuve au cours des prochains mois. » Elle a ensuite souligné qu’elle avait confiance de retrouver un Canada uni lors de sa prochaine visite.

Dans les mois et années à venir, les discussions entourant le rôle de la Couronne et notre place dans le Commonwealth referont probablement surface. Au cours des dernières années, plusieurs pays ont envisagé de quitter le Commonwealth ou l’ont déjà fait. La Barbade est le dernier pays à avoir quitté le Commonwealth pour devenir une république. Au moment même où l’on modifiait la constitution et nommait le premier président de la nouvelle république, la reine Elizabeth a envoyé un message de félicitations en disant : « Alors que vous célébrez cette journée mémorable, je vous transmets, ainsi qu’à tous les Barbadiens, mes meilleurs vœux de bonheur, de paix et de prospérité pour l’avenir. »

Il s’agit également d’un moment propice pour écouter les personnes touchées par l’histoire de la colonisation au Canada et l’impact que la monarchie a eu sur leurs peuples, selon les dirigeants autochtones. À la suite du décès de la reine et de la visite du pape, plus tôt cet été, nous demandons de nouveau à la Couronne d’abandonner la doctrine de la découverte, que le Canada a officiellement rejetée avec l’adoption du projet de loi C-15, Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. D’éminents dirigeants autochtones ont réagi de façon mesurée à cette question, et Roseanne Archibald, chef nationale de l’Assemblée des Premières Nations, a déclaré : « Alors que de nombreuses personnes pleurent le décès de la reine Elizabeth II, n’oublions pas que le deuil et la responsabilisation peuvent exister simultanément dans le même espace. »

Pour de nombreux Canadiens, le décès de la reine Elizabeth est un moment sombre, d’autant plus qu’elle était la seule souveraine que la plupart des Canadiens ont connue dans leur vie jusqu'à présent. Alors que nous offrons nos plus sincères condoléances à la famille royale, qui pleure le décès de sa chère matriarche, nous souhaitons au roi Charles III paix et prospérité dans tout le Commonwealth.