Canada's NDP

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14 mai 2021

Le différend concernant la ligne 5 met en évidence des années d'inaction

L'exercice d'équilibre multidistrict qui permet de transporter le pétrole des provinces occidentales du Canada vers les raffineries du sud de l'Ontario et du Québec est en péril en raison d'un ordre de fermeture de la vieille canalisation 5 qui traverse le détroit de Mackinac sous le lac Michigan. La possibilité d'une perturbation est énorme et met en évidence nos difficultés à maintenir l'infrastructure et le rythme glacial des progrès réalisés dans le domaine des sources d'énergie propres nécessaires pour remplacer les combustibles fossiles et réaliser nos ambitions climatiques.

Pour les électeurs de la rive nord du lac Huron, le problème est le plus proche de chez eux. Les lacs Michigan et Huron forment en réalité un seul bassin lacustre, ce qui signifie que tout pétrole déversé dans cette zone sensible pourrait s'écouler vers l'est ou l'ouest avant de se retrouver dans les rivières Sainte-Claire et Illinois.

Un rapport de 2012 de la National Wildlife Federation a joué un rôle clé dans la sensibilisation aux menaces que représentent les pipelines immergés comme la ligne 5. Cela a incité les citoyens, les organisations et les communautés des Premières nations des deux côtés de la frontière à demander la fermeture de la ligne 5, étant donné l'impact majeur qu'une rupture aurait sur l'écosystème et l'environnement des Grands Lacs. Invoquant le risque de catastrophe, le Michigan a ordonné la fermeture de la ligne à partir du 12 mai.

De son côté, Enbridge, qui exploite la ligne 5, refuse de s'y conformer à moins qu'un tribunal ou un organisme de réglementation ne l'ordonne. Pour compliquer les choses, la société a déjà reçu l'approbation de l'État pour la construction d'un tunnel qui déplacera la ligne sous le lit du lac, réduisant ainsi les risques d'accidents impliquant des objets étrangers comme des ancres de bateaux.

Si le pipeline devait être fermé pour bon, les effets négatifs seraient considérables. En plus de l'augmentation du coût du carburant (et de tout ce qui dépend du carburant) à mesure que les lignes d'approvisionnement sont réinventées, la possibilité d'incidents environnementaux augmente à mesure que le pétrole est transporté par rail, par transport et même par bateau sur les mêmes Grands Lacs que la fermeture aurait pour but de protéger. Si la fermeture a lieu sans solution alternative, le Canada pourrait connaître une réduction de 50 % de sa capacité en carburant, ce qui provoquerait une onde de choc dans l'économie avec l'augmentation du coût de l'essence et des combustibles de chauffage domestique.

Des pressions nationales s'exercent également aux États-Unis. La ligne 5 fournit également plus de la moitié du propane et du mazout domestique du Michigan et constitue une source d'énergie importante pour d'autres États. La croyance que la gouverneure fera marche arrière, mais cet enjeu met en évidence une grande partie du travail que nous devons accomplir pour assurer notre sécurité énergétique aujourd'hui et à l'avenir.

Au Canada, le gouvernement doit avoir une stratégie pour protéger à la fois les emplois menacés par la fermeture éventuelle du pipeline et l'environnement des Grands Lacs. Cet équilibre peut être trouvé en renforçant la ligne 5 tout en favorisant une véritable transition vers une économie sans combustibles fossiles.

Un rapport sur la ligne 5 a été déposé par un comité spécial de la Chambre des communes cette semaine. Les néo-démocrates ont critiqué l’étude, citant l’absence de participation et de voix autochtones comme une lacune qui doit être corrigé. À l'avenir, il sera extrêmement important d'impliquer les peuples autochtones des deux côtés de la frontière pour trouver une solution durable.

Cette menace de fermeture montre tout le travail qu'il reste à faire pour que le Canada passe d'une dépendance excessive aux combustibles fossiles à une économie à faible émission de carbone. Des décennies de retard et de déni nous ont laissés sans préparation alors que le monde se dirige vers un avenir à faible émission de carbone. Les néo-démocrates ont proposé des moyens d'aller dans cette direction, notamment en détournant des milliards de dollars de subventions et d'allégements fiscaux des entreprises de combustibles fossiles vers les sources d'énergie renouvelables. Le défi consiste à combler l'écart entre les combustibles fossiles et les énergies renouvelables. À l'heure actuelle, la ligne 5 fait partie intégrante de cet exercice, mais elle doit être supprimée progressivement à mesure que des solutions de remplacement deviennent facilement disponibles et bon marché. Cela ne se fera pas dans les délais requis sans l'aide et l'orientation du gouvernement.