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27 février 2023

Le gouvernement a un long chemin à parcourir pour régler la question du logement des Premières Nations

Les Premières Nations, les Inuits et les Métis demeurent aux prises avec des conditions de logement déplorables. Trop de maisons sur le territoire des Premières nations sont dépourvues d’un accès adéquat à l’eau potable. De nombreuses maisons ont des problèmes de moisissures qui peuvent entraîner toute une vie de problèmes de santé. Les personnes vivant dans les réserves ont 40 fois plus de risques de contracter la tuberculose que les populations non autochtones nées au Canada, ce qui s’explique en grande partie par des logements surpeuplés et mal ventilés. Le logement des Autochtones est un problème grave auquel il faut s’attaquer immédiatement.

Selon Statistique Canada, les populations autochtones ont connu une croissance de 9,4 % entre 2016 et 2021, soit une croissance environ deux fois plus élevée que celle des populations non autochtones. Les statistiques montrent également qu’en 2021, un sixième des Autochtones vivait dans un logement nécessitant des réparations importantes, 17 % d’entre eux vivaient dans un logement surpeuplé et un cinquième des Autochtones vivait dans un ménage à faible revenu. Si nous ne relevons pas rapidement le défi de garantir un nombre suffisant de logements, les problèmes continueront d’être aggravés par l’inaction, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur une partie importante de la population autochtone pour les décennies à venir.

Lors de l’élection de 2015 qui a porté au pouvoir l’actuel gouvernement libéral, celui-ci a fait la promesse très claire de combler, d’ici 2030, le déficit de logements et d’infrastructures sur les terres autochtones. Il s’agit d’un objectif essentiel, mais il ne doit pas rester un vœu pieux. Il faut notamment que le financement soit approprié et il doit y avoir des critères clairs qui permettent de mesurer les progrès. Malheureusement, cet objectif est loin d’être atteint si l’on en croit les propres chiffres du gouvernement, qui sous-finance nettement les programmes nécessaires pour combler ce déficit d’infrastructures.

L’Assemblée des Premières Nations et l’Institut des finances publiques et de la démocratie (IFPD) de l’Université d’Ottawa se sont penchés sur cette question il y a un an, estimant que le financement nécessaire pour combler les lacunes en matière d’infrastructures et de logements afin d’atteindre l’objectif fixé représenterait un investissement total de 40 à 60 milliards de dollars. Combien a-t-on dépensé jusqu’à présent pour combler ces lacunes? Ils n’ont investi que 2,37 milliards de dollars depuis 2015! Bien que le budget fédéral ait prévu 4,3 milliards de dollars supplémentaires pour les sept prochaines années, l’étude de l’APN et de l’IFPD indique qu’il s’agit à peine du dixième de ce qui est nécessaire.

Cela retarde l’objectif fixé par le gouvernement lui-même de régler les problèmes de logements et d’infrastructures d’un nombre d’années aussi ahurissant que 58 à 141 ans pour répondre aux besoins actuels. L’étude de l’APN et de l’IFPD indique également qu’il faudra un investissement supplémentaire de 16 milliards de dollars pour répondre aux besoins futurs en matière de logements et d’infrastructures sur les terres des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Si nous ne parvenons même pas à répondre aux besoins actuels de manière appropriée et en temps opportun, les générations futures continueront d’être contraintes de vivre dans des logements insalubres.

Le prochain budget de 2023 doit faire du logement des Premières Nations, des Inuits et des Métis une priorité, car il est essentiel de remédier à ces manques à gagner par des mesures concrètes. Nous avons besoin d’une stratégie de logement autochtone qui ne se limite pas à des modèles de financement au coup par coup, basés sur des projets, et qui s’oriente vers des stratégies avec un financement à long terme, prévisible et durable. Il n’est plus acceptable de laisser un nombre important d’Autochtones vivre dans des logements insalubres.

L’article 21 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dit ceci : « Les peuples autochtones ont droit, sans discrimination d’aucune sorte, à l’amélioration de leur situation économique et sociale, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la formation et de la reconversion professionnelles, du logement, de l’assainissement, de la santé et de la sécurité sociale ». Il est essentiel de veiller à ce que les peuples autochtones aient accès à un logement adéquat, approprié, salubre et abordable pour respecter la Déclaration et de nous éloigner des décennies de colonialisme qui ont placé un trop grand nombre d’entre eux dans la situation dans laquelle ils se trouvent.