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13 septembre 2024

Le rapport du directeur parlementaire du budget sur la viabilité financière montre qu’il y a de la place pour de grandes idées

À la fin du mois d’août, le directeur parlementaire du budget Yves Giroux a publié le rapport sur la viabilité financière de son Bureau. Même s’il ne s’agit pas forcément du point à l’ordre du jour qui attire le plus l’attention à la fin de l’été, c’est une analyse approfondie de l’état des finances fédérales et provinciales actuellement et lors des années à venir. Certains pourraient être surpris d’apprendre que, malgré certains discours superficiels sur les finances publiques que nous avons entendus ces dernières années, le gouvernement du Canada est non seulement financièrement stable, mais il dispose également d'une grande marge de manœuvre pour élaborer une politique gouvernementale susceptible d’améliorer vraiment la vie des gens.

« La politique budgétaire fédérale actuelle est viable à long terme », peut‑on lire dans les faits saillants du Rapport sur la viabilité financière de 2024. « Nous estimons que le gouvernement fédéral pourrait augmenter ses dépenses ou réduire les impôts de 1,5 % du PIB (46 milliards de dollars en dollars courants, augmentant par la suite au rythme du PIB) tout en demeurant viable sur le plan budgétaire. » Dans le rapport, le directeur parlementaire du budget (DPB) tente essentiellement d’expliquer que les dépenses publiques augmentent proportionnellement à la croissance économique, et que le gouvernement fédéral pourrait théoriquement consacrer plus d’argent aux programmes sociaux ou accorder une réduction d’impôt, tout en demeurant solvable sur le plan financier.

Le DPB tient compte d'un certain nombre de détails importants pour parvenir à cette conclusion, notamment des estimations de la croissance démographique, de même que des changements potentiels de la dette et des taux d'intérêt, afin de s'assurer que son modèle est conforme à la réalité. Le rapport jette littéralement de l’eau froide sur l’argument que de nombreux groupes de réflexion bizarres de la droite semblent avancer, à savoir que notre approche financière actuelle est ingérable. Il est bon de veiller à ce que nous progressions sur le plan financier et à ce que le gouvernement n’accumule pas trop de dettes. Le rapport du DPB montre que nous disposons en fait d’une certaine marge de manœuvre pour réaliser de grandes choses.

Le rapport reconnaît généralement que les dépenses combinées du gouvernement fédéral et des administrations infranationales (provinces et territoires), ainsi que le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec (RPC et RRQ), sont tout à fait viables, bien que l'on s'inquiète de l'augmentation des dépenses de santé au niveau provincial en raison du vieillissement de la population, et que « certaines administrations infranationales subiront également des pressions budgétaires importantes en raison de la réduction des transferts fédéraux (par rapport à la taille de leur économie) ». Les néo‑démocrates estiment que le gouvernement fédéral doit collaborer davantage avec les provinces en ce qui concerne les dépenses en santé et augmenter les transferts dans ce domaine.

En ce qui concerne le RPC et le RRQ, ils sont tout à fait viables sous leur forme actuelle, le rapport indiquant que « considérant la structure actuelle du RPC, il serait possible de réduire les cotisations ou d’augmenter les prestations de 0,2 % du PIB tout en garantissant que la position nette de l’actif par rapport au PIB est égale à sa valeur initiale après 75 ans ». Le régime national de pensions du Canada fonctionne comme prévu : il est viable, et il peut même être bonifié, ce qui permettrait aux Canadiens de jouir d’une retraite plus confortable.

Alors, que pourrions‑nous faire avec 46 milliards de dollars? Beaucoup! Selon un autre rapport publié par le DPB l’année dernière, une fois pleinement mis en œuvre, un régime d’assurance-médicaments universel à payeur unique couvrant les coûts des médicaments pour tous les Canadiens coûterait 11,2 milliards de dollars aux gouvernements fédéral et provinciaux la première année, tout en permettant de réaliser des économies généralisées grâce à des achats en masse. Nous pouvons augmenter les investissements dans les communautés inuites et dans les communautés des Premières Nations pour les aider à combler les énormes lacunes en matière d'infrastructures et de logement. En mai, le DPB a également démontré qu’on pourrait réduire de 50 % l’itinérance chronique grâce à des investissements supplémentaires de 3,5 milliards de dollars par an.

Nous avons les ressources pour faire ce qui est nécessaire, mais comme pour toute chose, il faut faire preuve de volonté politique. Nous pouvons accomplir de grandes choses et faire du Canada un pays plus libre et plus équitable.