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23 octobre 2023

Le rapport du DPB montre qu’un régime d’assurances-médicaments est favorable pour les Canadiens et l’économie

La semaine dernière, le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a publié un rapport très attendu sur les coûts et les effets prévus d’un régime d’assurance-médicaments universel à payeur unique. Ses conclusions confirment, encore une fois, qu’un régime à payeur unique de ce genre permettrait aux Canadiens d’économiser des milliards de dollars, tout en étendant à l’ensemble de la population une assurance-médicaments complète.

C’est le père du régime canadien d’assurance-maladie, Tommy Douglas, qui a imaginé un régime où tous les aspects des soins de santé, des visites périodiques chez le médecin aux soins dentaires en passant par les médicaments, seraient couverts de manière à ce qu’aucun Canadien ne soit privé de l’assurance dont il a besoin. La création d’un régime d’assurance-médicaments universel est à l’étude depuis des décennies. Il n’y a pas si longtemps même, le gouvernement libéral avait promis un tel régime et financé le rapport du Conseil consultatif, qui présentait un plan détaillé pour la mise en œuvre de l’assurance-médicaments. Au fil des ans toutefois, les libéraux semblent avoir oublié cette promesse, qui ne figurait d’ailleurs plus dans leur programme pendant la campagne électorale de 2021. Cependant, la création d’un régime d’assurance-médicaments est mentionné dans l’entente de soutien et de confiance avec le NPD.

Le gouvernement met énormément de temps à présenter un plan en vue de l’élaboration du cadre du régime d’assurance-médicaments universel et il ne dispose que de quelques mois pour le faire adopter s’il veut respecter les engagements pris dans l’entente de soutien et de confiance.

Le rapport de la semaine dernière du DPB constitue un autre excellent exemple de l’importance de ce dossier. D’après ce rapport, les dépenses totales en médicaments d’ordonnance au Canada, à l’exclusion des médicaments achetés par les hôpitaux, s’établissaient à environ 36,6 milliards de dollars en 2021-2022, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2015-2016. Toutefois, un régime universel à payeur unique coûterait 33,2 milliards de dollars en 2024-2025. Le DPB estime que les économies réalisées sur les dépenses de médicaments au cours de cette seule première année s’élèveront à 1,4 milliard de dollars en 2024-2025, pour s’établir à 2,2 milliards de dollars en 2027-2028. En fait, les Canadiens économiseraient de l’argent dans un régime universel à payeur unique. De plus, les huit millions de Canadiens qui ont une assurance-maladie insuffisante ou qui n’en ont aucune recevraient les médicaments d’ordonnance dont ils ont besoin. Essentiellement, le pouvoir d’achat en gros dont dispose un payeur unique (le gouvernement fédéral) permet de maximiser la capacité de négocier les médicaments au prix le plus bas.

Eric Hoskins, l’ancien ministre de la Santé de l’Ontario qui a dirigé le conseil consultatif sur l’assurance-médicaments, recommande toujours la mise en œuvre d’un régime de ce genre. Il a même récemment publié dans le Globe and Mail une lettre d’opinion où il est question des économies de coûts que représenterait un régime universel à payeur unique. À ses dires, grâce à l’achat en gros de médicaments, les Canadiens paieraient 5 milliards de moins par année pour les médicaments d’ordonnance. Les familles économiseraient en moyenne 350 $ par année, tandis que les entreprises économiseraient 750 $ par employé. Lorsque nous écoutons les conseils des experts, il est manifeste que l’assurance-médicaments est favorable non seulement pour les Canadiens, mais également pour l’économie.

De plus, un régime d’assurance-médicaments aurait d’importantes retombées sur le reste de l’économie. En effet, si les gens obtiennent les médicaments dont ils ont besoin (sans avoir à payer des coûts additionnels de leur poche), ils seront en meilleure santé et prendront moins de congés de maladie. S’ils ont accès à des médicaments sans avoir à couper leurs pilules en deux, ils sont moins susceptibles de se rendre à l’hôpital, ce qui se traduira par de meilleurs résultats pour nos services d'urgence.

Il est difficile de comprendre pourquoi le gouvernement continue de se traîner les pieds dans ce dossier. Les libéraux ont déjà mené une campagne sur la création d’un régime d’assurance-médicaments universel, même s’ils n’ont pas retenu cet enjeu pendant la dernière élection. Ils ont formé le conseil consultatif qui a recommandé un régime universel à payeur unique. Il est compréhensible, dans une certaine mesure, que des retards surviennent. Le ministre de la Santé, Mark Holland, n’a pris ses fonctions que l’été dernier. Toutefois, si on tient compte de tout ce qui est arrivé dans ce dossier au fil des ans, en particulier l’entente de soutien et de confiance qui a été conclue, il est difficile de comprendre pourquoi le gouvernement n’a pas encore déposé un projet de loi. Il sait qu’un régime universel à payeur unique est la bonne solution.

Il y a en ce moment 8 millions de Canadiens sans assurance-médicaments adéquate qui ne peuvent plus se permettre d’attendre. Les prochains mois nous donneront une très bonne idée des vraies priorités de ce gouvernement.