Canada's NDP

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19 juin 2020

Les travailleurs de première ligne sont encore au cœur de notre lutte contre la COVID-19.

Compte tenu de l’avalanche d’activités liées à un assouplissement accru des restrictions imposées par suite de la pandémie, il est tentant de penser que nous avons vaincu la COVID-19, mais ce n’est pas le cas. Nous avons réussi à limiter les pires effets de la première vague, ce qui est louable. En effet, cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de menace, mais simplement que nous sommes mieux préparés pour faire face à la prochaine vague que les spécialistes jugent inévitable. Il ne fait aucun doute que nous compterons à ce moment-là sur des travailleurs de première ligne comme les commis d’épicerie.

C’est pourquoi il est si surprenant et décourageant d’apprendre que Loblaws va abolir l’augmentation de salaire pandémie accordée à ses employés qui mettent leur vie en danger pour que nous puissions nous alimenter. Pour l’entreprise, cette décision pourrait s’apparenter au scandale du pain qui a entaché sa réputation et à celui qu’a provoqué la subvention de 12 millions de dollars que Loblaws a reçue des contribuables pour rénover ses congélateurs. Ces scandales avaient soulevé la colère de la population à l’endroit du propriétaire Galen Weston, l’un des cinq hommes les plus riches du Canada. Les éloges qu’il a reçus lorsqu’il a prolongé l’augmentation ont disparu pour faire place à l’indignation relayée par les médias sociaux; des gens affirment en effet qu’ils ne remettront plus jamais les pieds dans ses magasins.

Le boycottage politique peut fonctionner et est un outil utile pour ceux qui ont le choix d’exercer cette option, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Une meilleure solution serait de veiller à ce que les gens qui occupent ces emplois et de nombreux postes comparables reçoivent un salaire suffisant, des avantages sociaux et des congés de maladie payés. Il est incroyable que les néo-démocrates aient dû négocier pour que le gouvernement fédéral discute des congés de maladie payés avec les provinces alors que nos propres responsables de la santé publique avertissent les Canadiens de ne pas sortir en public s’ils ne se sentent pas bien. L’idée semblait avoir échappé au gouvernement, mais elle offre l’un des meilleurs outils pour freiner la propagation de la maladie en général et de la COVID-19 en particulier.

Avant la pandémie, les employeurs demandaient souvent aux employés occupant des emplois mal rémunérés de se présenter au travail même s’ils étaient malades. Beaucoup d’autres ne pouvaient se permettre de perdre un quart de travail et cachaient donc leur maladie. Un régime de congés de maladie payés constituerait une partie de la réponse dans les deux scénarios. Malgré les preuves évidentes de l’utilité des congés de maladie payés, certains premiers ministres provinciaux ne sont pas très chauds à cette idée. C’est un manque de respect pour les gens qui ont peu de poids économique et cela témoigne de la dysfonction de notre société. Au lieu de protéger la population, trop de politiciens au pouvoir se plient aux désirs du milieu des affaires. Pour beaucoup de gens, ce n’est pas la meilleure façon de représenter la population qu’ils servent.

Une campagne menée par les néo-démocrates pour établir le salaire minimum fédéral à 15 $ l’heure a été accueillie avec la même réticence. Notre économie est alimentée par une main-d’œuvre bon marché et jetable après usage. Avant la pandémie, près de la moitié des Canadiens n’avaient plus que 200 $ devant eux. Bon nombre d’entre eux travaillent dans le secteur des services qui, selon certaines estimations, représente 75 % de tous les emplois et 78 % de notre PIB. Même si tous ces emplois ne sont pas aussi précaires, nous comprenons que l’augmentation constante du nombre d’emplois à temps partiel, sans avantages sociaux et sans congés de maladie nous a acculés au pied du mur lorsque la COVID-19 s’est propagée.

Comme il n’avait d’autre choix que de soutenir ces travailleurs, le gouvernement a été forcé de mettre en place la Prestation canadienne d’urgence pour venir en aide à la population canadienne. Pendant ce temps, des employeurs comme Galen Weston ne font que s’enrichir au fur et à mesure que les Canadiens ordinaires comblent le manque à gagner avec leur argent durement gagné.

Il ne faut pas oublier que les modèles d’emploi, les structures fiscales et les exigences imposées aux employeurs sont arbitraires et peuvent être remaniés comme bon nous semble. La pandémie a prouvé ce que les critiques répètent depuis des années, c’est-à-dire que trop d’employés sont sous-estimés et sous-payés. Nous compterons de nouveau sur les travailleurs de première ligne avant que tout cela ne soit terminé. Il n’est jamais trop tard pour dire merci et demander à vos gouvernements d’en faire plus pour que les Canadiens soient mieux préparés à composer avec des fardeaux financiers imprévus. Tout cela commence par un salaire décent et des congés de maladie payés