Canada's NDP

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30 juillet 2020

Pourquoi je porte (volontiers) un masque

Je serais la première à admettre que je n’aime pas beaucoup porter un masque. Ils sont inconfortables et peuvent aussi donner chaud, mais la fonction qu’ils sont censés accomplir est suffisamment convaincante pour que l’exercice en vaille la peine. Il est difficile toutefois d’accepter que des gens s’opposent tellement à l’idée qu’ils sont prêts à la contester radicalement comme un affront à leur liberté personnelle ou à considérer l’ensemble de l’exercice comme une forme de conspiration. Bien qu’il existe des raisons médicales valables pour lesquelles certaines personnes ne peuvent pas porter de masque, il y a quelques personnes qui s’enragent au point qu’elles deviennent agressives lorsqu’on leur demande d’en porter un dans des établissements publics , ce qui est irrespectueux et inacceptable.

Les masques ne sont pas communs dans la société occidentale, mais ils étaient portés régulièrement dans certaines régions du monde bien avant la pandémie de COVID‑19. Au Japon, par exemple, on voit fréquemment des gens en porter un en public pour tenter de contenir une maladie, comme un rhume, afin de réduire la propagation. C’est exactement pour cette raison que l’on demande aux gens de porter un masque maintenant. Bien que cette demande de la part de nos responsables de la santé semble assez simple, la réponse du public est inégale.

J’ai reçu beaucoup de correspondance au sujet des masques de la part de ceux qui croient en la science sur laquelle repose cette idée, et de ceux qui la mettent en doute. Dans certains cas, le message exprime avec ardeur les sentiments de ceux qui trouvent inquiétant le non-respect des gens qui ne respecte pas la règlementation sur le port du masque, ou de ceux qui contestent l’obligation de se conformer à cette règlementation. Je crois que nous devrions suivre les conseils des responsables de la santé et les données scientifiques sur lesquelles ils s’appuient pour formuler leurs recommandations. Il n’est pas sage de fonder nos décisions sur des opinions non médicales ou des conseils aberrants, comme ceux qui circulent sur les médias sociaux.

Mis à part les conseils, les émotions intenses liées au sujet ne facilitent pas les choses, surtout pour ceux qui travaillent dans des entreprises et autres lieux publics où on doit porter des couvre‑visages. Bien que l’on ait le droit de refuser de porter un masque dans les espaces publics intérieurs, les propriétaires et le personnel des entreprises dans les lieux publics ont également le droit de demander à cette personne de quitter les lieux. N’oublions pas que l’accès à un établissement public est un privilège et non un droit.

Si la question est beaucoup plus chargée politiquement aux États‑Unis, elle est aussi présente en partie au Canada. Cela semble particulièrement évident lorsqu’une personne revendique son droit d’agir à sa guise par opposition à ce qu’on lui demande de faire par respect des autres. Il est facile de perdre de vue la nature de notre pays avec l’influence culturelle de notre grand voisin du Sud. Le Canada est fondé sur la paix, l’ordre et la bonne gouvernance. Trop de gens ont été exposés au concept américain de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur. La différence est perceptible, surtout dans des moments comme celui‑ci où l’on nous demande de respecter une mesure de santé publique destinée à protéger les plus vulnérables à la pandémie, notre système médical et les professionnels qui prodiguent ces soins.

La pandémie met à l’épreuve bien des aspects de notre société. Nous nous adaptons aux conditions changeantes et avons fait un excellent travail sur de nombreux fronts. Les masques sont la plus récente mesure que l’on nous demande d’adopter, et si nous l’appliquons suffisamment, nous en récolterons le fruit. Même si l’on conteste la nécessité de suivre les directives, ou le fait que certaines personnes ne peuvent pas porter de masque pour des raisons médicales, la gentillesse, la patience et le respect sont toujours de mise.