Canada's NDP

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11 décembre 2020

Un Noël pas comme les autres

Alors que nous nous préparons à célébrer Noël 2020, avec la pandémie qui dicte la plupart de nos décisions, il est facile de nous laisser aller au découragement. Peut-être devrions-nous voir cela comme un défi et accepter que, cette année, certaines traditions de Noël seront délaissées et d’autres, différentes. Malgré tout, nous serons loin de vivre ce qu’ont connu les Canadiens pendant le Noël 1918, soit la dernière fois qu’une période des Fêtes a été marquée par une pandémie.

En décembre 1918, la guerre mondiale venait de se terminer, et les troupes commençaient à rentrer au bercail. Le monde était aussi en proie à une pandémie de grippe espagnole, qui a tué quelque 55 000 Canadiens et jusqu’à 50 millions de personnes à l’échelle planétaire entre 1918 et 1920. Les gens ne pensaient probablement pas à cela lorsqu’ils ont pris d’assaut les rues pour célébrer l’Armistice signé le 11 novembre. On dit pourtant que c’est cet événement et le rapatriement des troupes qui auraient permis à la grippe de se propager dans la population partout au pays.

La pandémie de grippe espagnole reste la plus meurtrière jamais recensée et, contrairement à ce que l’on observe avec la COVID‑19, ce sont les personnes âgées de 20 à 30 ans qui en ont payé le plus lourd tribut. Cette pandémie avait quand même beaucoup de ressemblances avec celle que nous traversons actuellement, notamment en ce qui concerne les mesures d’éloignement physique et le port du masque. À l’époque, il y avait, tout comme aujourd’hui, des mouvements contre le port du masque. Ce que l’histoire nous raconte, c’est que ces mouvements n’étaient peut-être pas aussi violents ou malveillants que ceux d’aujourd’hui. Même si les médias sociaux ont amplifié certaines controverses entourant la pandémie, il faut bien admettre que les divergences d’opinions concernant les recommandations en matière de santé publique ne sont pas quelque chose de nouveau.

Ce que nous vivons ces temps‑ci n’est qu’un aperçu des difficultés que les familles ont endurées il y a 102 ans. Heureusement pour nous, les progrès réalisés dans de nombreux domaines, comme ceux des télécommunications et autres technologies, nous facilitent grandement la vie en nous permettant de continuer à travailler, à faire nos achats, à nous divertir et à rester en contact les uns avec les autres. Qui plus est, nous n’avons pas, comme à l’époque, une génération entière frappée de plein fouet par les ravages de la guerre, avec la perte de tant d’hommes, jeunes pour la plupart. Malgré ces différences, quand on relit les lettres que s’écrivaient les gens en temps de guerre, on ressent un optimisme, que la fin du conflit avait clairement conforté, et on mesure tout le sens que prenaient soudain les traditionnels vœux de « paix sur la terre » qu’on s’échange à Noël.

Aujourd’hui, nos sacrifices sont différents, mais il serait insensé de croire qu’ils sont moins importants. Leur importance se mesure à nos efforts et au naturel avec lequel nous nous y plions, et pas nécessairement aux difficultés ou complications qu’ils comportent. On nous demande de changer beaucoup d’habitudes, et l’un des changements les plus durs à faire est de limiter les contacts avec ceux qui ne partagent pas le même toit que nous. Et pendant le temps des Fêtes, nous devrons redoubler de vigilance et d’efforts dans ce sens pour stopper le plus rapidement possible la pandémie.

Il est clair que la limitation des contacts sociaux est l’un des aspects les plus pénibles de cette pandémie, mais n’oublions pas qu’à Noël, beaucoup d’entre nous sont animés du désir d’aider les autres. C’est une belle façon d’exalter le sentiment voulant que les sacrifices que nous consentons aujourd’hui nous réservent un avenir meilleur; cela ne veut pas dire pour autant que nous y consentons de gaieté de cœur. Noël et les Fêtes de fin d’année sont sans doute la période où les contacts sociaux comptent le plus, mais nous disposons de moyens incroyables – et inimaginables en 1918 – pour rester en contact les uns avec les autres et pour nous aider à surmonter les épreuves. Rappelons-nous d’autres Noëls, peut‑être plus difficiles que celui‑ci, dont nous nous sommes bien sortis. Ce sera encore le cas cette année, j’en suis convaincue.

Ma famille et moi‑même vous souhaitons, à vous et à tous ceux qui vous sont chers, un joyeux Noël et une bonne année 2021!