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17 décembre 2021

Un Noël qui revêt la signification qu’on lui donne

Si tout est une question de perspective, comme on dit, il doit en être de même pour le temps des Fêtes et les attentes qui l’entourent. Pour beaucoup d’entre nous, nos attentes à l’égard de Noël ont été façonnées et nourries par des intérêts commerciaux qui ne cessent de promouvoir une certaine façon consumériste de faire les choses. Si l’on entend parfois que c’est le sentiment qui compte, la consommation prend souvent toute la place, ce qui est vraiment regrettable. En conséquence, nous nous retrouvons généralement avec un programme chargé, façonné par les pressions extérieures et le poids des attentes qui, plutôt que de nous amener à célébrer les Fêtes, ne font que les mercantiliser. Nous pouvons facilement nous imaginer comment nous en sommes arrivés là, mais un événement en particulier témoigne du tournant qui s’est opéré.

Les gens d’un certain âge se souviendront de la frénésie qu’avaient suscitée les poupées Bout d’chou à l’approche de Noël, en 1983. Ce moment symbolique est peut-être celui où le consumérisme a définitivement fait main basse sur la signification de Noël. Les poupées Bout d’chou ont été le premier cadeau à faire la une des bulletins de nouvelles, et de nombreux parents se sont sentis obligés de faire la tournée des magasins en quête du jouet vedette. Dans les années qui ont suivi, le même scénario s’est répété assez souvent pour qu’aujourd’hui, certains articles soient décrits comme « le cadeau incontournable de l’année ».

À l’origine, le phénomène des poupées Bout d’chou tenait en partie à leur rareté, un problème qui, semble-t-il, touche toutes sortes de produits cette année en raison des problèmes d’expédition et des chaînes d’approvisionnement mondiales qui ont été mises à rude épreuve au cours des 20 derniers mois. Alors que les avis divergent quant à la disponibilité des produits et au moment où le transport maritime retrouvera son rythme normal, il ne fait aucun doute que certains articles convoités seront introuvables cette année.

Si cette situation est frustrante, elle nous rappelle aussi qu’il existe d’autres façons d’envisager cette période de l’année. On peut l’aborder en accordant la priorité aux aspects de notre vie sur lesquels nous avons plus de contrôle, comme nos relations et nos efforts qui témoignent de nos sentiments envers nos êtres chers. On peut aussi y voir une occasion de mettre en pratique l’adage selon lequel l’intention importe davantage que le cadeau.

Même avec cette volonté en tête, il est facile de perdre de vue le côté plus simple et modeste de Noël. Cela dit, des personnes ont déjà entrepris de réévaluer certaines facettes de leur vie à la lumière de nos circonstances qui ont changé. L’une des surprises agréables de la pandémie a été notre regain d’intérêt pour des activités plus calmes, comme le tricot, les casse-têtes et autres loisirs de ce genre. Ces activités, qui ont gagné en popularité, nous ont permis de nous soustraire à la frénésie du monde moderne et de nous réfugier dans le confort d’une activité paisible qui nous fait vivre des moments de bonheur à un rythme plus doux, voire plus convenable, diront certains.

Il est peut-être temps de transposer cette réflexion à la manière dont nous célébrons Noël. Pour illustrer la portée et l’importance de notre état d’esprit, prenons l’exemple des chutes de neige. La première neige de l’année peut être source de joie, une joie qui s’étiole à mesure que les bordées se succèdent et deviennent synonymes de travail. Or, la neige ne change pas : c’est plutôt notre état d’esprit qui transforme les flocons tant attendus en indésirables.

Cette année, outre les difficultés rencontrées par les consommateurs, la question des rassemblements se pose également. Pour beaucoup, la décision d’organiser ou non un grand rassemblement familial est une question qui reste à trancher. Certains espèrent par-dessus tout passer un Noël entourés de leurs proches cette année. Ma famille ne fait pas exception et, si les recommandations de la santé publique le permettent, nous espérons pouvoir nous réunir en famille de façon plutôt « normale ».

C’est en ayant ces espoirs à l’esprit que je vous souhaite, à vous et à vos proches, un très joyeux Noël et une bonne et heureuse année!