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26 novembre 2020

Une motion sur les prêts étudiants montre met en lumière le fonctionnement du Parlement

Il a fallu environ une minute à la Chambre des communes cette semaine pour adopter une motion qui va prolonger le moratoire sur le remboursement des prêts étudiants du 1er octobre 2020 au 31 mai 2021. La chose peut sembler très peu spectaculaire, mais ce sont de moments comme ceux-ci, beaucoup plus que des effets de manches et des envolées oratoires, que viennent les véritables changements. Malheureusement, bien peu de gens en sont témoins ou en entendent parler, ce qui pourrait expliquer, en partie, pourquoi on considère le Parlement plus dysfonctionnel qu’il n’y paraît.

La motion destinée à venir en aide aux Canadiens aux prises avec une dette étudiante a été présentée par une députée néo-démocrate à la fin d'une période des questions sans histoire. Comme elle visait un consentement unanime, il n'y a pas eu de diatribe contre le gouvernement, qui s’est pourtant peut-être traîné les pieds s'il avait l'intention de prolonger le moratoire lui-même. Le ton adopté était tout à fait convivial, ce qui a facilité la collaboration entre députés et l'adoption de la motion.

Sans aucun doute, la mesure était nécessaire. À cause de la COVID-19, les jeunes et les nouveaux diplômés subissent un stress incroyable. Ils ont perdu leurs emplois d'été. Les quelques boulots qui leur restent sont souvent mal rémunérés et les exposent au risque de contracter la maladie. Pire encore, le gouvernement a bousillé un programme qui devait permettre de leur diriger un milliard de dollars. Le scandale UNIS s'est avéré une tache pour le gouvernement, mais les étudiants qui auraient bénéficié du programme, eux, se sont retrouvés laissés pour compte.

Même avant la pandémie, la dette étudiante moyenne s'élevait à 27 000 $ à la fin d'un programme de premier cycle, et l'étudiant qui doit emprunter pour payer ses études finit par payer 10 000 $ de plus que celui qui a la chance de pouvoir obtenir son diplôme sans s'endetter. Ajoutons à cela qu'un rapport récent d'Abacus Data indique que les jeunes sont ceux et celles qui ont été les plus touchés par la pandémie, et qu'ils ont dû apporter des changements fondamentaux à leur éducation, leur travail et leur situation financière, et le besoin d'aide devient évident. D'après le rapport, la COVID-19 a eu un effet dévastateur sur la situation financière de plus de la moitié des jeunes âgés de 15 à 30 ans.

En fin de compte, les prêts étudiants représentent une grande partie du problème auquel doivent faire face les jeunes. Voilà pourquoi les Néo-démocrates préconisent que l'on s'écarte des prêts pour accroître de façon significative l'accès à des bourses d'études canadiennes non remboursables. Un tel changement aiderait les jeunes à se lancer dans la vie sans subir le poids d'une dette écrasante.

Si notre but est de faire en sorte que chaque Canadien ait accès à une éducation postsecondaire de qualité, peu importe son revenu, la chose signifie qu'il faut travailler avec les provinces et territoires afin d'instaurer un gel et même une réduction des frais de scolarité, tout en s'assurant que l'éducation postsecondaire fasse partie intégrante de notre système d'éducation publique, afin que l'on puisse passer de la garderie à la carrière professionnelle sans faire face à l'obstacle que représente le coût. Il s'agit là d'un objectif important et nous croyons qu'avec le bon leadership et une véritable volonté politique, nous pouvons y arriver.

Entre-temps, n'oublions pas que le Parlement sert à quelque chose. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement peaufine ses programmes en fonction de suggestions des Néo-démocrates, et ce ne sera vraisemblablement pas la dernière. Cette bonne nouvelle ne signifie pas la fin de la partisanerie ni de la cacophonie pour lesquelles la Chambre des communes est célèbre, mais en temps de crise, il est tout de même rassurant de savoir que le Parlement peut s'atteler à la tâche et obtenir de bons résultats pour les Canadiens et les Canadiennes.