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20 mai 2021

Changement climatique : le Canada doit rattraper le temps perdu

Peu après son élection en 2015, le premier ministre a déclaré, au Sommet sur le climat à Paris : « Le Canada est ici pour prêter main-forte. » Aujourd’hui, cet optimisme s’estompe rapidement, et chaque jour, il devient évident que le plan climatique du gouvernement est miné par de nombreux problèmes qui sont en partie attribuables à un engagement envers le secteur des énergies fossiles, impossible à concilier. Alors que l’administration Trump offrait au gouvernement une toile de fond permettant de généreuses comparaisons, la nouvelle administration Biden réduit à néant cet avantage et pose un nouveau défi. Comme le président cherche vraiment à s’attaquer à la crise climatique, il y a fort à parier que le Canada sera devancé par son voisin du sud.

Si ce n’était de la pandémie, les efforts déployés par le gouvernement pour s’attaquer au changement climatique poseraient certainement davantage problème. Les Canadiens veulent des mesures concrètes sur le plan climatique. Or, selon un article paru dans le New York Times ce mois-ci, le Canada est le seul pays du G7 dont les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté depuis la signature de l’Accord de Paris il y a six ans. Ceux qui ont bonne mémoire se souviendront que l’Accord de Kyoto a fini par s’étioler faute de mesures concrètes et que nos objectifs n’en ont été que plus perturbés.

Comme l’administration Biden vise, d’ici 2030, à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005, on peut dire que le Canada est moins énergique et ambitieux. Selon le premier ministre, nous nous efforcerons dorénavant de réduire nos émissions de 40 à 45 % d’ici 2030. Même si nous y parvenons, les scientifiques ont clairement démontré que le Canada doit réduire ses émissions d’au moins 50 % d’ici 2030 s’il veut éviter les pires scénarios. Il faut également se rappeler que, vu l’inaction, il faudra atteindre ces objectifs en moins de 10 ans.

Le problème pour le Canada tient en grande partie à son engagement national envers le secteur de l’énergie. Depuis 2015, le gouvernement, qui a acheté un pipeline, continue de verser à l’industrie pétrolière et gazière des milliards de dollars en subventions. Il est de moins en moins commode de blâmer Stephen Harper face à l’inaction du présent gouvernement. Qui plus est, Stephen Harper n’a jamais forcé le Gouvernement Libéral à octroyer 18 milliards de dollars au secteur de l’énergie en cadeaux et en allègements fiscaux l’année dernière.

Il faut que cela cesse, faute de quoi nous ne respecterons jamais nos engagements, dont le but n’est pas de nous donner bonne conscience pour un certain temps. Ces engagements ont été pris en fonction des données scientifiques les plus récentes et conformément aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui visent à éviter un réchauffement supérieur à 1,5 degré Celsius et les pires scénarios climatiques. Encore une fois, selon les recommandations du Groupe, nous devons réduire nos émissions d’au moins 50 % par rapport aux niveaux de 2005.

La crise climatique est l’une des plus graves menaces qui pèsent non seulement sur les Canadiens, mais sur le monde entier. Comme la plupart des Canadiens, les néo-démocrates veulent un avenir plus sain et plus vert où le climat et tout ce qui y vit sont protégés. Nous avons le pouvoir d’influer sur le cours des choses à l’échelle mondiale, mais nous devons maintenant prendre des mesures plus énergiques.

À l’heure actuelle, nous faisons fausse route et nous devons apporter de plus gros changements avant que la situation ne s’aggrave. Cela commence en mettant un terme aux subventions de milliards de dollars accordées à l’industrie des énergies fossiles chaque année. On utiliserait ces sommes à meilleur escient en les investissant dans l’énergie propre et dans une infrastructure durable qui nous aidera à lutter contre la crise climatique tout en créant de bons emplois au Canada dans des secteurs comme l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’électrification du transport public. Nous sommes à un point décisif et nous devrions nous inspirer de l’ambition des États-Unis pour conjuguer nos efforts afin de protéger notre environnement. C’est ainsi que nous pourrons offrir aux générations futures une planète propre et saine.