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9 septembre 2022

La nouvelle loi des États-Unis en matière d’énergie verte pourrait représenter une percée majeure pour le secteur minier Canadien

Le gouvernement Biden, aux États-Unis, vient tout juste d’adopter l’Inflation Reduction Act, une mesure législative importante et historique, alors que nos voisins du Sud continuent de ressentir les effets de l’inflation qui frappe le monde de plein fouet, tout comme le Canada. Or, une des parties les plus importantes de cette loi, et celle qui suscite le plus d’intérêt dans le Nord de l’Ontario, concerne les investissements des États-Unis dans l’énergie verte, et la bénédiction qu’ils pourraient représenter pour l’industrie minière dans la région ainsi qu’à l’échelle du pays.

Dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, les États-Unis consacreront 369 milliards de dollars à des dispositions climatiques et énergétiques qui permettront à l’économie des États-Unis d’effectuer une transition vers des énergies vertes et renouvelables. L’objectif, du moins en ce qui concerne les investissements dans la transition vers les énergies propres, consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 40 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030. Le projet de loi représente le plus important investissement du gouvernement des États-Unis de l’histoire dans l’énergie verte, et prévoit le développement et l’augmentation de la production de véhicules électriques, l’accroissement des énergies éolienne et solaire, et l’élaboration de solutions technologiques permettant de réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles.

Les États-Unis auront besoin de davantage de minéraux de terres rares (comme le nickel, le cuivre, le cobalt et le lithium) afin d’effectuer cette transition vers une économie énergétique plus verte. Pour ce faire, les États-Unis devront compter sur leurs partenaires commerciaux. Étant donné que le Canada, et plus particulièrement le Nord de l’Ontario, dispose des minéraux dont les États-Unis ont besoin, nous entrevoyons un essor important de notre industrie minière dans les années à venir. Il faudra toutefois réaliser des investissements considérables dans le secteur minier, dans les infrastructures comme les routes et les autoroutes et dans la chaîne d’approvisionnement en général, et il faudra donc que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership.

De nombreux acteurs de l’industrie minière semblent très optimistes à l’égard de l’Inflation Reduction Act. Pierre Gratton, président de l’Association minière du Canada, a d’ailleurs soutenu dans un article publié dans Hill Times que « l’ambition est grande, l’attention est grande, la pression est grande, mais le défi est de taille ». Il a ajouté que pour répondre à la demande en matière de nickel seulement, le Canada devrait exploiter huit mines de nickel supplémentaires dans la décennie à venir. Il s’agit sans contredit d’un défi, mais qui pourrait entraîner une croissance spectaculaire dans l’industrie minière, créer des emplois syndiqués bien rémunérés et attirer des investissements considérables.

Tenter d’effectuer une transition vers une économie verte comporte son lot d’inquiétudes, particulièrement lorsqu’on parle d’accroître l’activité minière. Nous devons nous assurer que l’exploitation minière se fait de façon durable et que les normes environnementales sont respectées. Échanger une préoccupation environnementale par une autre n’est assurément pas la bonne façon de procéder.

Les conversations au sujet d’une « transition équitable » en préoccupent certains, étant donné que cela s’est souvent traduit par la fermeture d’industries à fortes émissions de carbone, comme le charbon. Depuis 2019, les libéraux promettent un projet de loi en matière de transition équitable, mais ils ne l’ont toujours pas déposée, malgré le besoin évident. Un projet de loi approprié en matière de transition équitable devrait accorder la priorité aux travailleurs du secteur de l’énergie et s’assurer qu’ils peuvent recevoir le soutien dont ils ont besoin pour travailler dans une économie axée sur l’énergie verte. En avril, le commissaire à l’environnement a noté que le gouvernement fédéral n’a pas réussi à bien soutenir plus de 170 000 travailleurs du secteur des énergies fossiles, pour les aider à effectuer la transition vers l’économie verte. Il est donc évident que nous devons nous assurer de protéger ces travailleurs du secteur énergétique en leur offrant des possibilités de recyclage et des services de placement, en veillant à ce que les entreprises maintiennent leurs travailleurs en poste et procèdent à leur redéploiement au moment de la transition, et en garantissant que les travailleurs sur le point de prendre leur retraite conservent la sécurité d’emploi pour laquelle ils ont travaillé toute leur vie. Il faut accorder la priorité aux travailleurs dans le cadre de la transition. En faisant les choses correctement, ces derniers pourraient jouer un rôle clé et façonner une économie verte avec des emplois bien rémunérés dans les secteurs de l’exploitation minière et du développement énergétique. Le gouvernement fédéral doit toutefois faire preuve de leadership à cet égard afin d’apaiser les craintes légitimes des travailleurs.

L’industrie minière peut devenir vitale dans la lutte contre les changements climatiques, mais il faudra voir comme le gouvernement fédéral entend faciliter la transition. Et il faudra agir le plus rapidement possible afin d’éviter que la demande de métaux dépasse l’offre.