Canada's NDP

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6 mars 2020

La récente éclosion de coronavirus met à l’épreuve notre état de préparation à une pandémie

Le virus COVID 19 de la famille du coronavirus a mis au ralentis les voyages, le commerce et d’importants secteurs économiques alors que les responsables de la santé publique tentent de limiter sa propagation à l’échelle planétaire. Au Canada, la ministre de la Santé a déclaré que le risque de contracter le virus demeure faible, ce qui n’a pas pour autant fait cesser les conjectures sur l’éventualité d’une pandémie. Le mot « pandémie » suffit à susciter la peur, ce qui ne fait que compliquer les choses. C’est pourquoi, dans des situations comme celle que nous vivons, il est primordial que le gouvernement soit clair, posé et donne l’heure juste, faute de quoi la panique ne fera qu’aggraver la situation.

Des situations comme celle‑là peuvent également témoigner des différences entre des gouvernements et des pays. Au Sud de la frontière, plutôt que d’envoyer un message rassembleur, le Président des États-Unis fait du COVID‑19 un enjeu politique. Le virus, qu’il qualifie d’une blague (du Parti) démocrate, ne pose pas une réelle menace. Et le virus se propage dans le sillage des compressions budgétaires effectuées par le Président dans le Center for Disease Control. Par comparaison, la Chine, d’où provient le virus, contrôle étroitement les déplacements et est même allée jusqu’à interdire aux gens de se rendre au travail dans le but d’enrayer la propagation.

Au Canada, nous sommes peut‑être mieux préparés pour surmonter les problèmes de santé publique et, heureusement, aucun parti ne tente de politiser le virus. Peut‑être est‑ce parce que d’autres problèmes offrent de meilleurs motifs pour attaquer le gouvernement. Mais peut‑être aussi est‑ce en raison de notre vision des soins de santé. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas place à l’amélioration dans la façon dont nous avons géré la propagation du COVID‑19 jusqu’à maintenant, mais c’est un signe encourageant.

Cette semaine, un haut responsable canadien en santé a déclaré que le gouvernement ne ménage aucun effort pour enrayer la propagation du coronavirus, mais prépare également un solide plan d’intervention en cas d’échec des mesures pour contenir la transmission du virus. C’est important, car même si le virus n’a pas atteint le stade de pandémie, nous pouvons ainsi mettre à l’épreuve notre état de préparation à une pandémie et améliorer le système. C’est primordial que nous soyons prêts si nous devons faire face un jour à un virus différent qui répond à la définition d’une pandémie, comme celui de la grippe espagnole en 1918.

Jusqu’à maintenant, les difficultés consistent à se préparer réellement et concrètement et à combattre les préjugés qui donnent lieu aux actes de discrimination qui ont été rapportés envers les Canadiens d’origine chinoise. Alors que les masques et les désinfectants pour les mains disparaissent des tablettes, la population est invitée à se concentrer sur des façons de minimiser le risque de transmission du virus, notamment. Or, l’un des plus grands obstacles à cela, c’est l’incapacité relative des travailleurs à faible revenu de prendre des congés de maladie. Malgré le conseil officiel de rester à la maison lorsqu’on est malade pour ne pas infecter autrui, bon nombre de travailleurs à faible revenu n’ont pas droit à des jours de congés de maladie payés et ne peuvent se permettre de s’absenter du travail. Ces mêmes travailleurs subissent souvent des pressions pour se présenter au travail, même malades. Des situations comme celle‑là montrent que la conjugaison des politiques de santé publique et des normes d’emploi semble accroître les risques pour la population.

Maintenant, les inquiétudes sont de plus en plus vives depuis l’éclosion du coronavirus en Iran et en Italie, et que pour la première fois, les nouveaux cas hors de la Chine dépassent ceux de la Chine. Bien que les responsables et les experts canadiens de santé publique continuent de croire que les Canadiens ont peu de risque de contracter le COVID‑19, des députés inquiets exhortent le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour éviter une éclosion du virus telles que faire du dépistage, communiquer avec les Canadiens et déployer des efforts de coopération à l’échelle internationale comme ceux qui seront nécessaires pour aider les Canadiens retenus en Iran. C’est pour cette raison que des députés demanderont au gouvernement d’examiner la demande du Congrès irano‑canadien d’offrir des services consulaires aux Canadiens retenus en Iran et de les rapatrier. Il s’agit non pas de politiser une situation difficile, mais de veiller à ce que toutes les inquiétudes soient entendues – et, espérons‑le –, prises en compte.