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22 avril 2024

Le budget de 2024 met l’accent sur l’abordabilité, mais il ménage trop les grosses entreprises

Dans le nouveau budget qu’il a déposé cette semaine, le gouvernement présente ses projets pour l’année à venir. Ce budget arrive à un moment où certains de nos plus grands problèmes, comme le coût du logement et de l’épicerie, ne pourront être réglés qu'avec des efforts et des investissements concrets. D’un côté, certaines des mesures énoncées dans le budget auront des avantages tangibles pour les travailleurs et travailleuses. Mais d’un autre côté, beaucoup des initiatives arrivent trop tard, ou sont trop modestes.

Premièrement, parlons des annonces qui auront clairement un effet très positif sur la vie des gens, et que le gouvernement n’aurait jamais faites sans la pression exercée par les néo-démocrates. Par exemple, le cadre pour la première phase d’un régime canadien d’assurance médicaments accordera l’accès universel à la contraception à neuf millions de femmes, et aux médicaments contre le diabète à 3,7 millions de Canadiens et Canadiennes. De même, grâce au cadre pour un programme national d’alimentation scolaire, les enfants n’aurons pas à passer une journée à l’école le ventre vide; c’est là une mesure clairement bénéfique quand on considère que près d’un enfant sur quatre souffre aujourd’hui d’insécurité alimentaire.

Dans la même ordre d’idées, la création de nouvelles places en garderie à 10 $ par jour et la formation d’un nombre accru d’éducateurs et éducatrices de la petite enfance aideront les Canadiens à joindre les deux bouts. En effet, de nombreuses familles dépensent plus chaque mois pour les services de garde que pour leur logement, et ce, alors que le coût du logement est en hausse. Grâce à l’augmentation des investissements dans la création de places en garderie et à l’affectation de 48 millions de dollars pour étendre le Programme d'exonération de remboursement du prêt d’études au personnel éducatif de la petite enfance dans les communautés rurales et éloignées, les familles seront plus nombreuses à accéder à des services de garde abordables. Ces mesures seront particulièrement utiles aux femmes, qui assument traditionnellement les responsabilités en matière de garde des enfants.

Mais c’est surtout sur le logement que se concentre le budget. Nous savons que, partout au pays, nous ne construisons pas assez de logements pour répondre aux besoins du Canada, et que beaucoup trop de gens ont de la difficulté à payer leur loyer, ou ne réussissent pas à acheter leur première maison. De fait, le directeur parlementaire du budget estime qu’il faudrait construire 1,3 million de logements de plus que ce qu’on prévoit actuellement, d’ici 2030, pour répondre à la demande.

Le budget prévoit plusieurs mesures que les néo-démocrates réclamaient et qui réduiront les coûts pour les locataires, en particulier, et les aideront à défendre leurs droits. Citons le Fonds de protection des locataires, qui consacrera 15 millions de dollars aux organismes offrant des services juridiques aux locataires ou défendant leurs droits, afin qu’ils puissent lutter contre les hausses de loyer injustes, les rénovictions et les propriétaires qui exploitent leurs locataires. Une autre mesure aidera les locataires à renforcer leur cote de crédit au moyen de leur historique de paiements de loyers à temps, ce qui facilitera leur accès aux prêts hypothécaires.

Pour ceux et celles qui veulent acheter une maison, le budget de 2024 modifie la charte hypothécaire canadienne et autorise l’offre de prêts hypothécaires avec amortissement de 30 ans aux personnes qui achètent une première propriété nouvellement construite – une autre proposition qui vient des néo‑démocrates. Cela dit, le grand obstacle reste le prix des maison, qui excède de beaucoup l’augmentation des salaires.

D'autres investissements ont également été réalisés en faveur des Premières nations, des autochtones et des Métis, notamment le financement du programme alerte de la Robe rouge, conçu de manière similaire au système alerte Amber, pour informer le public de la disparition d'une femme, d'une jeune fille ou d'une personne bispirituelle autochtone. Le budget contient également des dispositions concernant le travail en cours pour soutenir les projets de police indigène, et un engagement à introduire une loi qui reconnaîtrait les services de police des Premières Nations comme un service essentiel, une question particulièrement importante pour les habitants du Nord de l'Ontario.

Par contre, ce budget est loin d’être parfait. S’il prévoit enfin, après de longs retards, le financement de la prestation canadienne pour les personnes handicapées, celle-ci ne s’élèvera qu’à 200 $ par mois, un montant bien trop bas pour se sortir de la pauvreté. De plus, le gouvernement a raté la chance d’éliminer les baisses d’impôt que les conservateurs ont accordées aux entreprises les plus riches, ou d’imposer un impôt sur les bénéfices exceptionnels aux sociétés qui s’enrichissent au détriment de leurs clients.

Il faudrait beaucoup plus que ces quelques lignes pour analyser tout le budget, mais une chose est claire : si ce n’était du NPD, le gouvernement n’aurait adopté aucune des mesures qui aideront les Canadiens et Canadiennes à traverser la crise du coût de la vie.