Canada's NDP

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11 septembre 2020

Les allégements fiscaux ne nous permettront pas de rembourser la dette engendrée par la pandémie

Ces jours‑ci, il y a beaucoup d’hypothèses sur la façon dont nous absorberons le coût des mesures de lutte contre la pandémie. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a encore des gens qui croient que les allégements fiscaux permettront de stimuler et de faire croître l’économie. Cette solution est éculée et prévisible. Bien qu’il soit raisonnable de croire que les gens pourront dépenser davantage dans leur collectivité s’ils ont plus d’argent en poche, ce n’est pas de cette manière que les allégements fiscaux fonctionnent habituellement. En effet, ils sont accordés à ceux au sommet de la pyramide, qui ont tendance à ne rien faire avec cet « argent supplémentaire ». Au bout du compte, les allégements fiscaux ne donnent aucun résultat, si ce n’est d’enrichir encore plus les mieux nantis.

Le portrait budgétaire du gouvernement, publié plus tôt cet été, présente un parfait exemple de personnes qui ne prêtent pas réellement attention aux résultats des politiques qu’elles promeuvent. Après avoir appris l’ampleur de notre dette, les porte‑parole et les politiciens conservateurs (la minuscule étant de mise) ont immédiatement réclamé des allégements fiscaux. C’est un vestige de l’époque de Ronald Reagan. La notion selon laquelle les allégements fiscaux créent des emplois a été sans cesse réfutée durant les décennies qui ont suivi. Au début, on parlait d’économie Reaganienne; plus tard, d’économie du ruissellement. Or, seul le nom a changé. Ce qui importe le plus, c’est que cette solution n’a pas fonctionné pendant les récessions, bon an, mal an. Le problème réside généralement dans les personnes qui bénéficient des allégements fiscaux et celles qui doivent combler le manque dans les recettes nationales.

Même la baisse d’impôt pour la classe moyenne, si modestement intitulée, qui a été instaurée par les libéraux après leur victoire électorale de 2015 n’a pas aidé davantage de personnes à accéder à la classe moyenne. Cette mesure n’a fait que cimenter la position des mieux nantis, avantageant surtout ceux qui ne risquent pas de perdre cette position de sitôt. Quand ils sont instaurés de cette manière, les allégements fiscaux créent des bassins de richesse et ne donnent pas de bons résultats, par rapport à des mesures réellement efficaces comme les programmes de garderies subventionnés par l’État, les initiatives visant à assurer un revenu de base, ou même les allégements fiscaux ciblés qui requièrent que les entreprises embauchent des gens ou se modernisent pour favoriser leur productivité.

Nous entendons beaucoup parler de racisme institutionnel ces jours‑ci, et les gens commencent à comprendre l’ampleur et la portée du problème. Un autre problème institutionnel qui nécessite de l’attention : la façon dont nos pratiques fiscales avantagent de manière disproportionnée les personnes qui n’en ont pas besoin et n’aident pas réellement davantage de gens à accéder à la classe moyenne tant convoitée.

Les allégements fiscaux ne sont qu’une partie du problème. En effet, il existe une myriade de stratagèmes pour aider les riches à conserver leur position. Il est clair que les autorités ne sont pas très intéressées à s’assurer que les Canadiens les plus riches contribuent aux finances nationales. On le voit par le manque d’efforts déployés pour débusquer les fraudeurs de l’impôt qui se servent de paradis fiscaux et par la réticence à réinstaurer un droit de succession, qui pourrait être établi à un taux acceptable et ne pas être imposé à la majorité des ménages. Bien sûr, ce sont là des généralités, et il y a des riches qui font tout pour respecter les règles, mais ils sont bien trop peu nombreux.

C’est pourquoi nous devrions prêter attention à une analyse récente sur le sujet menée par le directeur parlementaire du budget. Dans son rapport, ce dernier confirme les chiffres avancés dans la proposition du NPD. Cette proposition permettait de trouver de nouvelles sources de revenus auprès des ultra‑riches, de stimuler l’économie et de fournir de meilleurs services aux Canadiens. Nous réclamons l’imposition d’une taxe de 1 % aux personnes ayant plus de 20 millions de dollars d’actifs. Par ailleurs, le directeur parlementaire du budget estime qu’au moins 25 milliards de dollars, qui devraient être payés sous forme d’impôt, sont plutôt cachés dans des paradis fiscaux à l’étranger.

La plupart d’entre nous ne dissimuleront jamais d’énormes sommes d’argent aux agents du fisc et ne sont donc pas conscients des problèmes qui y sont associés. Pourtant, beaucoup de personnes continuent à être en faveur des allégements fiscaux qui sont à la source de ces problèmes. Nous aimerions tous être financièrement indépendants. Cependant, plus nous appuyons ces fausses mesures, plus nous nous éloignons de l’atteinte de cet objectif. À l’heure actuelle, l’économie nationale subit des pressions sans précédent, et proposer les mêmes solutions éculées n’aidera pas la situation. Il est peut‑être temps d’explorer des idées qui ne jouissent pas de l’approbation de personnes qui ont les moyens d’assister à des activités de financement à 1 000 $ le couvert pour des politiciens qui proposeront toujours des allégements fiscaux comme solution à tout problème financier.