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6 mai 2024

Nous avons besoin de leadership pour réduire la pollution par le plastique

La semaine dernière, Ottawa a accueilli la quatrième séance du Comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer un plan international de lutte contre la pollution par le plastique, également connu sous le nom de CIN-4. La réunion a été conçue dans l’espoir que les États membres de l’ONU accepteraient une approche commune pour lutter contre la pollution par le plastique, car nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour régler ce problème qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

D’emblée, soyons clairs : les plastiques sont un produit utile qui fait partie intégrante de la vie quotidienne. La raison pour laquelle les plastiques sont si utiles est qu’ils peuvent être moulés en n’importe quelle forme imaginable, ils sont durables et peu coûteux, et ils se décomposent très lentement. Bien que cette dernière partie soit une très bonne raison pour laquelle ils sont utilisés dans beaucoup de produits, du revêtement en vinyle à la plomberie, en passant par la fabrication de voitures et de produits médicaux et bien plus, c’est aussi la raison pour laquelle la pollution par le plastique est un problème si énorme.

Les déchets plastiques menacent notre écosystème, la biodiversité et la santé des personnes. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’équivalent de 2 000 camions à ordures remplis de plastique est déversé chaque jour dans les océans, les rivières et les lacs du monde. La production de plastique augmente et devrait représenter jusqu’à 20 % des émissions de carbone d’ici 2050. Très peu de plastiques sont recyclés. Au Canada, nous ne recyclons que 9 % des plastiques que nous utilisons, ce qui nous place près de la moyenne mondiale. La plupart de nos déchets de plastique, soit 86 %, se retrouvent dans des sites d’enfouissement. Selon le PNUE, le monde produit environ 460 millions de tonnes de plastique par année, et la production ne fait que croître. À lui seul, le Canada rejette plus de quatre millions de tonnes de déchets plastiques chaque année.

Le Canada envoie également ses déchets dans les pays en développement sous prétexte de les recycler. Si beaucoup se souviennent des tensions croissantes entre notre pays et les Philippines il y a quelques années, après que ces dernières ont commencé à nous renvoyer des conteneurs d’expédition contenant des déchets ménagers canadiens en 2019, la majeure partie de notre plastique finit aux États-Unis, où il est ensuite souvent expédié vers des pays tels que la Malaisie. Le simple fait d’envoyer nos déchets quelque part où on ne les voit pas n’est pas la bonne approche.

D’où l’importance d’un traité mondial sur la pollution plastique. Toutes les régions du monde sont touchées par la pollution par le plastique. Cela a tellement affecté nos océans que nous avons en fait nommé une collection de débris marins dans l’océan Pacifique, la Grande plaque de déchets du Pacifique (un nom un peu erroné, car il fait référence à plusieurs plaques de déchets distinctes dans le Pacifique et se compose principalement de microplastiques).

Le traité du PNUE est essentiel pour réduire nos déchets de plastique à l’échelle mondiale, et le Canada a un rôle important à jouer à la fois dans les négociations et dans l’adoption de mesures concrètes pour réduire les déchets de plastique. En 2018, les néo-démocrates ont adopté à l’unanimité une motion visant à créer une stratégie nationale de lutte contre la pollution par le plastique. Suite à son approbation unanime par tous les partis à la Chambre des communes, le gouvernement s’est engagé à interdire les plastiques à usage unique, mais il existe encore de sérieuses lacunes dans l’approche que le gouvernement fédéral peut adopter pour lutter contre ce problème. Leur proposition initiale ne comprenait que six plastiques à usage unique, représentant moins d’un pour cent de l’ensemble des déchets plastiques.

Alors qu’aucun traité formel ne sera finalisé par le PNUE avant sa dernière réunion cet automne en Corée, le gouvernement a indiqué qu’il irait de l’avant avec un registre fédéral des plastiques, qui sera mis en place progressivement sur plusieurs années, et qui exigera des entreprises qu’elles déclarent les types de plastiques qu’elles fabriquent et importent, et des producteurs de plastiques qu’ils rendent compte du cycle de vie des produits qu’ils fabriquent. Le registre commencera par les emballages en plastique, les produits électroniques et les articles à usage unique, et s’étendra par la suite aux résines plastiques, aux pneus et aux produits en plastique destinés au secteur agricole.

C’est une bonne chose que les pays travaillent ensemble à la création d’un traité global sur la pollution par le plastique, mais le problème continuera de s’aggraver à moins que nous travaillions à trouver des solutions. Entre-temps, beaucoup ont été consternés par le fait que les conservateurs aient déposé un projet de loi visant à supprimer les articles manufacturés en plastique de la liste des substances toxiques de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Entre-temps, le NPD a récemment déposé une motion dans l’espoir d’attirer l’attention du Parlement sur la question des déchets plastiques et de nous amener à nous engager à respecter l’ensemble de la Convention de Bâle, notamment la modification de l’interdiction de Bâle qui interdit l’exportation de déchets dangereux vers les pays en développement.

Il est impératif que nous maîtrisions les déchets plastiques le plus tôt possible. Notre santé et celle de notre planète en dépendent.